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La guerre du solaire : l’Empire du Milieu contre-attaque

La Chine a décidé d’agir en représailles après que l’Union Européenne ait décidé de taxer leurs panneaux solaires. Le Parti Communiste Chinois a déclenché une procédure antidumping et anti-subventions, pointant du doigt les vins de l’Union Européenne. Une véritable guerre commerciale est sur le point d’éclater, et, semble-t-il, ne confortera que l’égo de chacun.

Depuis le 4 juin, l’Europe a décidé de taxer le solaire chinois pour contrer le dumping de Pékin. En effet, les exportations des panneaux photovoltaïques subventionnés par l’Etat inondent chaque année le marché européen totalisant pas moins de 21 milliards de dollars d’exportations ; ce qui représente une réelle menace pour près de 30 000 emplois. La taxe s’appliquera au taux réduit de 11,8% pendant deux mois, pour monter à 47,6% le 6 août, si aucun accord n’est conclu.

« Ce n’est pas une mesure protectionniste » assure Karel de Gucht, Commissaire européen, chargé du commerce. L’industrie du solaire est l’une des pierres angulaires d’une économie écologique au sein de l’Europe ; la filière permet d’y employer plusieurs dizaines de milliers de salariés. Cette politique énergétique permettrait entre autre, de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le retour de l’Allemagne

Cette décision est extrêmement contestée, tout d’abord au sein des 27, puisque 18 Etats-membres se seraient engagés contre Bruxelles. Paradoxalement, les écologistes contestent cet embargo, soulevant la possibilité d’un arrêt total de l’activité solaire.

En Allemagne, seules 3% des 10 000 entreprises travaillant dans le solaires sont producteurs de panneaux. Les 97% restants sont des intermédiaires ou des revendeurs des marques chinoises. Mais en dehors de l’industrie photovoltaïque, le secteur des automobiles de luxe craint que Pékin ne s’attaque aux importations de leurs grosses berlines (Audi, Mercedes ou BMW).

Reed334Car l’Empire du Milieu s’est très vite familiarisé avec les règles du commerce international et n’hésite pas à utiliser les textes de manière très opportuniste. Appliquant une préférence nationale privilégiant leur propre industrie, les Chinois appliquent une politique protectionniste. Il est donc presque devenu coutumier pour ce pays chargé de tradition de se rendre au tribunal de l’OMC, chargé d’arbitrer les différends commerciaux.

Ainsi, le lendemain de l’annonce de Bruxelles,  Pékin s’engage dans un véritable bras de fer commercial en demandant une enquête anti-dumping, sur les vins importés d’Europe. Or, la Chine importe chaque année plus d’un milliard d’euros de vins et de spiritueux. La France est de loin le premier exportateur avec 592 millions d’euros de bouteilles vendues en 2012. Les dégâts pourraient être considérables pour les producteurs français et l’économie du vin. Avec le cosmétique et l’aéronautique, le vin est la denrée la plus exportée dans le monde, avec en tête de liste, le Cognac et le Bordeaux.

Mais cette affaire est loin d’être terminée. Hier matin, l’Union Européenne  contre-attaque à nouveau en déposant plainte devant l’OMC, dans l’affaire des droits imposés par la Chine sur les importations de tubes en acier inoxydables.

Cette dégénérescence politico-économique prend des proportions énormes et risque de fragiliser les relations commerciales entre ces deux titans du marché mondial. Suspectée de dumping dans 48 secteurs, la Chine agite le spectre d’une menace fantôme en instrumentalisant l’OMC, grand gendarme du commerce international. Si Washington sanctionne déjà Pékin depuis un an sur le matériel solaire, ils n’ont pourtant jamais mis leur menace à exécution.

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