Parmi les nazis les plus célèbres, on retrouve Hermann Göring ou encore Jospeh Goebbels. Mais beaucoup d’autres hauts commanditaires nazis ont commis des crimes contre l’humanité. Voici l’histoire d’Irma Grese, « la hyène d’Auschwitz ».
Le 7 octobre 1923, dans la petite commune de Wrechen en Allemagne, Alfred et Bertha Grese donnent naissance à une petite Irma. Alors qu’elle est âgée de 13 ans, sa mère se suicide. Irma Grese est une jeune fille très timide. Elle communique très peu. En 1938, elle quitte l’école et se passionne pour les Ligues des Jeunes Filles allemandes, « version » féminin des Jeunesses Hitlériennes. A partir de là, elle enchaine les petits boulots. Elle commence par travailler dans une ferme puis devient vendeuse dans un magasin. Au début des années 1940, elle devient aide-soignante dans un hôpital pour la SS. Elle s’engage dans l’école des gardiennes auxiliaires SS à Ravensbrück. Son père, anti-nazi, est extrêmement déçu et la renie.
Apprentissage et pratique du sadisme
En 1942, Irma est envoyée au camp pour femmes de Ravensbrück. La SS la nomme gardienne. Elle se lit d’amitié avec haute responsable nazie, Dorothea Binz. Particulièrement connue dans le régime pour son sadisme, elle va initier la jeune Grese à la Schadenfreude, pratique où l’on prend du plaisir à observer les souffrances d’autrui. Les méthodes sont extrêmement violentes. Les victimes sont battues, torturées et violées. A la fin de sa formation en mars 1943, Irma Grese est envoyée à Auschwitz. Rapidement, elle devient Oberaufseherin, surveillante-chef du camp C de Birkenau. Grande, blonde, forte, elle est surnommée « l’Ange blond d’Auschwitz » par ses camarades. L’opposé total des détenus, qui la considéraient comme une « bête ». Pour rappel, elle n’a que 19 ans.
Crimes et torture
En mai 1944, elle est promue et a sous sa garde 30 000 déportés dont 18 000 femmes. Elle commence à participer aux sélections. Elle juge chaque humain qu’elle croise : les plus jolis qu’elle sont immédiatement envoyés à la chambre à gaz. D’après un témoignage de Gisela Perl, médecin qui a travaillé dans l’hôpital d’Auschwitz-Birkenau, Irma torturait physiquement ses victimes. Elle leur coupait leurs seins pour qu’elles développent des infections. Dans son témoignage, le docteur Perl raconte que Grese était sexuellement excitée lorsqu’elle voyait des signes de souffrances.
Après le démantèlement d’Auschwitz en janvier 1945, elle est en service à Bergen-Belsen. Nommée cheffe du service de travail, elle invente une nouvelle méthode de torture : elle laissait les détenues accoucher, avant de leur lier les jambes et de les faire assister à la mort du nouveau-né. Plusieurs détenues l’accusent aussi d’agression sexuelles. Le 17 avril, elle est arrêtée par l’Armée Britannique.
Le jugement d’Irma Grese
De nombreux procès contre des hauts commanditaires nazis ont eu lieu après la guerre. Le plus célèbre ? Celui de Nuremberg, qui s’ouvre le 20 novembre 1945. Irma Grese est jugée au procès de Belsen, aux côtés de 45 autres dirigeants nazis. Son procès s’ouvre le 17 septembre. Elle est accusée d’avoir commis des crimes contre l’humanité, organisé des fusillades massives, des exécutions individuelles au pistoler, lâché des chiens affamés sur les détenus et d’avoir sélectionné des déportés pour les chambres à gaz ainsi que pour les expériences médicales du docteur Joseph Mengele. Elle est déclarée coupable et condamnée à mort par pendaison. Le 13 décembre 1945, elle est pendue à 10h30 du matin. Elle n’avait que 22 ans, et pourtant était l’une des plus sadiques du régime nazi.