Depuis quelques années, la précarité étudiante est présente en France.
Selon l’enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiée en 2018, 38% de la population étudiante est boursière et 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté.
Une réalité renforcée ces dernières années par d’autres facteurs : l’augmentation du coût de la vie et la diminution des aides sociales.
D’autres facteurs viennent aggraver la situation des étudiants en ces temps de crise. De son côté, l’enquête nationale sur la santé mentale des étudiants par Opinionway, pour HEYME, la mutuelle des jeunes alerte sur la situation des étudiants autour de 3 sujets majeurs :
• La santé mentale des jeunes
• La discrimination et le harcèlement
• La précarité et l’isolement des étudiants
Décryptage.
La majorité des jeunes subissent des préjudices importants
En raison de la crise sanitaire du coronavirus, 8 étudiants sur 10 ont subi un préjudice important. Selon Jean-Baptiste Roussouly, responsable Marketing de HEYME, 85% des étudiants considèrent avoir été impacté au niveau scolaire et professionnel à cause la pandémie de la Covid-19, que ce soit sur le plan économique avec la suppression d’emplois (perte de jobs étudiants, stage rémunéré ou jobs d’été inexistants cette année), social, mentale ou par rapport au mode de vie.
Les jeunes sont en effet la catégorie de la population la plus touchée par la précarité accentuée par cette crise sanitaire et ils continuent à subir les différents dégâts qui y sont imputables.
D’après le président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), 74% des jeunes sont en situation de précarité à cause de la pandémie du Covid 19.
Accentuation du chômage chez les jeunes
Les jeunes subissent fortement la précarisation économique, notamment sur le marché de l’emploi.
Les 700 000 jeunes qui vont faire leur entrée sur le marché du travail vont rejoindre les 600 000 jeunes déjà au chômage en France.
Au 3ème trimestre de l’année 2020, 21.8% des jeunes de 18 à 25 ans, soit 619 000 jeunes étaient au chômage.
Le chômage a connu une hausse de 16% chez les jeunes et le taux d’emploi a régressé de 4 fois plus dans cette tranche d’âge que dans l’ensemble de la population.
En 2019, 52,7% des 15-24 n’étaient employés qu’en CDD. 38% de jeunes travaillent dans le cadre d’un contrat précaire.
La perte d’une activité rémunérée ou d’un stage gratifiant chez les jeunes
Le confinement a fortement impacté la situation financière des jeunes qui ont perdu leurs petits jobs étudiants. La perte de revenu chez les jeunes est un autre facteur qui vient renforcer la précarité étudiante, sachant qu’en France, un étudiant sur deux a une activité rémunérée.
Les étudiants stagiaires ont également subi une perte conséquente de revenu. Jean-Baptiste Roussouly témoigne « La majorité des étudiants sont soucieux et inquiets des conditions de stage voire ne trouvent pas leur stage, mais la bonne nouvelle est qu’ils sont globalement satisfaits des efforts, du suivi et de l’encadrement de leur établissement ».
Augmentation du coût de l’alimentation
Avec le confinement et la fermeture des universités , les étudiants se voient obligés d’acheter leur nourriture en grande surface en raison de la fermeture des restaurants universitaires et/ou cafétérias assurant une restauration à tarification sociale pour l’ensemble des étudiants universitaires.
En effet, la précarité continue de s’accentuer et la pauvreté gagne du terrain en France. De plus en plus, les jeunes font appel à l’aide alimentaire et au revenu de solidarité active (RSA).
Beaucoup de jeunes ont arrêté leurs études
Beaucoup de jeunes ont dû cesser leurs études du fait de la fermeture des universités suite au premier confinement imposé par la pandémie du Covid 19 et surtout à cause des différentes répercussions de la crise.
Un jeune sur six a dû arrêter ses études à la fin de l’année scolaire ou universitaire et 43 % des non diplômés n’ont pas accès à internet.
Des jeunes qui renoncent aux examens ou aux soins médicaux
Un tiers des jeunes a renoncé au moins une fois à des soins sanitaires.
Au cours de l’année 2020, 30% des jeunes ont renoncé aux soins médicaux pendant la crise du Covid-19 faute de moyens, explique Jean-Baptiste Roussouly. HEYME tente de lutter contre le renoncement au soins notamment en déployant beaucoup de pédagogie, d’accompagnement et mettant en place des solutions de téléconsultations gratuites pour ses adhérents.
Accentuation des addictions
Depuis le début du confinement, les addictions chez les jeunes n’ont fait que s’accentuer. 31% des jeunes ont confirmé que leur addiction a gagné du terrain, notamment le tabagisme.
Chez les jeunes, la consommation d’alcool a augmenté de 16% et celle des drogues de 7% . Les facteurs aggravants ou à risque se portent chez les étudiants très stressés, victimes de discrimination ou harcèlement confie Jean-Baptiste Roussouly.
Beaucoup de jeunes ont consulté un psy
Le confinement a fortement impacté le bien-être et la santé mentale des jeunes.
Lors de cette crise sanitaire du Covid 19, les demandes de consultations psychologiques de jeunes patients sont passées de 56% à 83% selon les instituts.
L’enquête nationale sur la santé mentale des étudiants de HEYME et Opinionway met en lumière que :
- 89% des étudiants ressentent du stress au quotidien et surtout les étudiantes
- 55% ont des problèmes de sommeil
- parmi les facteurs de stress on retrouve : les examens, l’argent, la recherche de stage/emploi, l’orientation…, mais aussi la crise sanitaire
- les étudiants stressés par la COVID-19, ont des incertitudes pour l’avenir, ou encore une modification de leur mode de vie