Le monde d’après. Trois mots qui, assemblés bout à bout, forment une synergie nauséabonde et inconsciente. Si il existe un monde d’après, cela veut forcément dire qu’il y a eu un monde d’avant. Mais qu’en est-il alors du monde d’aujourd’hui ?
Il est beaucoup plus facile de remettre la recette miracle d’un monde meilleur à demain. Mais demain c’est loin. Demain est une perspective inconnue déterminé par aujourd’hui. Se focaliser sur le futur semble être l’unique moyen d’oublier les maux du présent. Un présent qui voit l’Homme maltraiter les animaux, détruire la nature qui l’entoure, qui le fait vivre. Ironie d’un sort inéluctable, un pangolin est à l’origine de cette crise sanitaire sans précédent, entraînant un confinement mondial. Le pangolin, mammifère le plus braconné au monde, responsable de l’une des plus grandes catastrophes sanitaires de l’histoire. Certains diront que l’on récolte ce que l’on sème, d’autres que la nature se venge des siècles de torture et d’asservissement de l’Homme envers l’environnement.
Le monde d’après. Trois mots qui assemblés bout à bout forment un seul et même mensonge. Un mensonge fabriqué en particulier par le monde politique. Le but est de rassurer les citoyens que le pays va affronter ce grand malheur qui le frappe et qu’il s’en relèvera encore plus fort. Ou alors, cette phrase est utilisé pour discréditer ceux qui aujourd’hui gère le pays et de suggérer qu’un nouveau monde ne sera possible qu’avec un nouveau gouvernement. Même en temps de crise, rien n’arrête la discorde, la haine, ayant pour unique but de satisfaire ses intérêts personnels.
L’indécence atteint son paroxysme lorsque, dissimulé derrière un discours vantant les mérites des hommes et femmes en première ligne qui sauvent des vies, se cache en réalité la volonté de profiter d’une situation désespérée pour atteindre ses objectifs personnels. L’Homme n’est pas assez responsable pour construire un nouveau monde en harmonie avec la nature, avec les animaux et avec sa propre espèce.
Donald Trump, président des États-Unis, a suggéré de s’injecter du désinfectant pour combattre le virus. Jair Bolsonaro, président du Brésil, a déclaré que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pousse les enfants à l’homosexualité et à la masturbation. Deux chefs d’États élus par deux peuples différents, symbole d’un monde malade au sens propre comme au figuré. Finalement, il est humain de vouloir remettre au lendemain ce que l’on peut faire aujourd’hui
Mais il faut aussi être atteint d’une certaine forme d’arrogance pour être persuadé de pouvoir bâtir l’éventuel monde d’après. Cette arrogance qui a occulté l’importance de la santé au détriment d’un sentiment d’invulnérabilité de l’Homme face à la nature. Cette arrogance qui aujourd’hui plonge le monde dans un coffre fort, fermé à double tour. L’arrogance d’aujourd’hui sera aussi celle de demain. Les Hommes d’aujourd’hui seront aussi ceux de demain.