Ainsi s’achève la 26 ème édition de la semaine de la presse et des médias à l’école mise en place cette année par Najat Vallaud Belkacem et Fleur Pellerin. Ce faisant, les lycéens ne se sentent ni informés ni concernés par l’événement: » La quoi? Ah non je savais pas ». Plus généralement, rares sont les jeunes qui semblent s’intéresser à l’info. Entre terrasses de café et Anges de la téléréalité pas le temps pour l’actu…
Allez un petit effort! Tenez, vous lisez bien quelques journaux de temps en temps ? » Oui on prend Metro News pour l’horoscope » répondent Irina Autin et Charlotte Abecassis, terminales S au lycée Masséna, « éventuellement on regarde le 19h45, TF1 c’est trop long ». Clément Durif en revanche lit le Figaro, le Monde : « c’est important de rester en lien avec l’actualité », pourtant selon Alexis Naraghi » Ca fait con de se ramener en cours avec son journal ». L’actualité ne serait elle pas tendance?
On constate que l’éducation joue fortement. Un enfant qui grandit dans une famille qui écoute le JT ou lit les journaux, aura plus tendance à se tourner vers l’actualité comme le confirment Clément et, plus tard, Alexis.
Autre chose, les fréquentations. Chiara, Mickael, Mokhtar, Simon et David, terminales ES au lycée Calmette, par exemple se tiennent au courant de l’info et en discutent à la terrasse du café qui leur sert de QG – comme quoi les terrasses ont parfois du bon! Chiara, elle, n’a aucune honte à lire le journal et à débattre avec ses amis avant de rentrer regarder BFM avec son père. Bien sûr elle ne passe pas toute la journée dessus et s’intéresse à des thèmes plus qu’à d’autres, mais c’est important pour elle. Et si beaucoup se plaignent du fait que l’actualité ne soit pas assez accessible aux jeunes, Chiara ne partage pas ce point de vue: « les jeunes délaissent l’info, non le contraire ».
Pourtant l’actualité se vulgarise continuellement, Télévision, presse écrite, web, radio, applications, réseaux sociaux… Tout laisse penser que l’accès à l information est de plus en plus facile mais à l’évidence ça ne suffit pas. Alors que faire ? » Moi j’aimerais qu’un jour ils disent que tout s’est bien passé, rien à signaliser » dit Antoine Dubarry, Adrien Guicher lui, aimerait que ce soit plus drôle « style le Petit Journal ».
Là est donc le problème, s’intéresser à l’actualité reviendrait peut être à s’expulser de cette adolescence insouciante dont ils jouissent au maximum. De plus, les élèves avouent que même lorsqu’ils regardent le Gorafi ou le Petit Journal, ils n’approfondissent pas les thèmes abordés.
Autre solution proposée par Thomas, faire un petit récap’ sur l’actualité de la veille , 5 à10 minutes tous les matins lors du premier cours. Car si l’influence parentale joue, l’influence scolaire n’est pas moindre. Cependant ni le lycée Masséna, ni Calmette n’ont tenu informés leurs élèves de la semaine de la presse, encore moins du thème de cette année : la liberté d’expression ça s’apprend!
Et qui dit liberté d’expression dans le contexte actuel dit forcément Charlie Hebdo mais ce que Chiara et sa bande savent sur les attentats, ils ne le doivent qu’à eux, car les faits n’ont jamais été abordés au lycée.