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L’affaire Assange en cinq dates

Le 5 février un comité de l’ONU a jugé illégale la détention du fondateur de WikiLeaks au Royaume-Uni. L’Australien, célèbre pour avoir publié sur internet des documents classés secret-défense dévoilant des abus de l’armée américaine en 2010, vit reclus dans l’ambassade de l’Equateur à Londres. Retour en cinq dates sur cette affaire.

2006

L’Australien Julian Assange fonde avec l’Américain John Young Wikileaks, un site spécialisé dans la publication d’informations confidentielles à l’échelle mondiale. Il a pour mission de donner une audience aux lanceurs d’alertes et aux fuites d’information, tout en protégeant ses sources. Sa raison d’être est « d’enquêter sur les appareils politiques, économiques et administratifs du monde entier pour y apporter de la transparence et s’assurer qu’ils n’échappent pas à un contrôle démocratique et souverain« , selon Julian Assange. Il a révélé des scandales de corruption, d’espionnage et de violation de droits de l’homme concernant de nombreux pays à travers le monde. Le site, qui vit grâce à des dons, travaille en collaboration avec de grands quotidiens étrangers de référence comme Le Monde, The Guardian, ou le New York Times.

Julian Assange en 2006

Julian Assange en 2006

2010

Wikileaks diffuse des documents militaires américains sur les guerres en Afghanistan et en Irak. Il rend ainsi publique une bavure de l’armée américaine en Irak, notamment dans une vidéo nommée Collateral Murder. Pour les renseignements américains, le site représente dès lors « une menace envers l’armée américaine« .

La même année il est accusé de viol et d’agression sexuelle par deux suédoises. En novembre, la Suède lance un mandat d’arrêt européen contre lui. Julian Assange nie ces accusations et affirme que les deux femmes étaient consentantes. Il accuse la justice suédoise d’agir pour le compte des Etats-Unis, et d’avoir monté de toutes pièces un dossier permettant son extradition vers les Etats-Unis.

Il est élu personnalité de l’année par les lecteurs du site du TIME et du Monde.

2012

Julian Assange entre ensuite dans l’ambassade d’Équateur à Londres le 19 juin 2012 pour y déposer une demande d’asile politique, qui lui est accordée en août de la même année.

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Julian Assange s’adressant aux médias par la fenêtre de l’ambassade de l’Equateur en août 2012, à Londres. (crédits : REUTERS/Olivia Harris)

M. Assange décrit ainsi ses conditions de vie à l’ambassade :

« J’y dispose de cinq mètres carrés et demi pour mes usages privatifs. L’accès à l’air libre, au soleil, m’a été interdit par les autorités du Royaume-Uni ; ainsi que toute possibilité de me rendre à un hôpital ; je n’ai pu utiliser le balcon du rez-de-chaussée de l’appartement que trois fois depuis mon refuge, à mes risques et périls, et n’ai jamais été autorisé à sortir pour faire de l’exercice. (…) Mes proches, y compris mes enfants, n’ont pas pu me rendre visite depuis, du fait de cette situation. »

2015

En 2015, se présentant comme « un journaliste poursuivi et menacé de mort par les autorités états-uniennes du fait de [s]es activités professionnelles.« , M. Assange demande de l’aide à la France dans une lettre adressée au président français. En voici quelques extraits :

« Ces poursuites ont été et continuent d’être menées contre moi parce que j’ai, un jour, décidé de ne pas garder le silence, et de révéler les preuves de commissions de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. »

« j’ai été particulièrement touché par l’appel inattendu du gouvernement français, par la voie de la ministre de la justice et garde des sceaux Christiane Taubira (…) à ce que la France me donne l’asile. Gardienne d’une constitution qui oblige la France à accueillir les combattants pour la liberté menacés de leur vie, d’une constitution qui oblige le monde à ouvrir les yeux par la noblesse d’une telle exigence, elle a ouvert une voie qui, je l’espère, ne se refermera pas.« 

« En tant qu’Etat membre de l’Union européenne, en tant que pays engagé par toute son histoire dans la lutte pour les valeurs que j’ai faites miennes, en tant que cinquième puissance mondiale, en tant que pays qui a marqué ma vie et qui en accueille une partie, la France peut, si elle le souhaite, agir.« 

François Hollande a finalement refusé d’accueillir Julian Assange sur le territoire français. Cette décision est justifiée ainsi : «La situation de M. Assange ne présente pas de danger immédiat. Il fait en outre l’objet d’un mandat d’arrêt européen».

2016

Le 5 février, une commission d’enquête de l’ONU affirme que le fondateur de WikiLeaks est « arbitrairement détenu » au Royaume-Uni et qu’il conserve le droit à « sa liberté de mouvement » sans risquer d’être arrêté.

En outre la Suède et la Grande-Bretagne sont sommés d’indemniser Julian Assange.

Londres «rejette catégoriquement» cette décision du comité de l’ONU, indique un porte-parole du gouvernement. « Le Royaume-Uni a déjà dit clairement aux Nations unies qu’il contesterait formellement l’opinion de ce groupe de travail », annonce dans un communiqué ce même porte-parole. Le gouvernement britannique ajoute qu’il est « légalement obligé d’extrader M. Assange » à cause du mandat d’arrêt qui pèse sur lui.

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