Ce matin au siège de CCFD -Terre Solidaire se tenait la conférence « Made in illegality ». Au programme, plusieurs conférenciers qui interviennent sur la question des colonies israéliennes et les rapports qu’entretiennent les Etats et l’union européenne vis-à-vis d’elles.
Ce mardi 27 janvier se tenait la conférence « Made in illegality » au siège de la CCFD-Terre Solidaire. Plusieurs intervenants se sont relayés pour évoquer la question des colonies israéliennes et surtout les rapports particuliers qu’entretiennent les Etats avec elles.
Karim Lahidji, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, Renée Pranger, membre du conseil d’administration de la plateforme des ONG pour la Palestine et François Dubuisson, professeur de droit à l’Université libre de Bruxelles se sont donc succédé pour parler de cette question qui est aujourd’hui charnière pour l’avenir du Proche-Orient.
La campagne « Made in illegality » a été lancée en Belgique en février 2014 sur le fondement de l’étude juridique de François Dubuisson (disponible ici). Son étude, totalement factuelle et objective, relate simplement des faits de violation du droit international sans pour autant prendre parti dans un conflit qui aujourd’hui s’enlise sur plusieurs terrains.
Le but du mouvement est de faire respecter les obligations des Etats vis-à-vis d’une situation de violation de droit international pour ne pas être complice d’un mouvement hostile à la survie et la dignité humaine.
En ligne de mire donc, les partenariats commerciaux des Etats et du privé avec les colonies israéliennes et le dégagement de l’EU de ses obligations internationale sur une situation qu’elle reconnaît pourtant comme illégale et inégalitaire.
Un deux poids deux mesures
Le fait que l’union européenne reconnaisse le caractère illégal des colonies montre bien la disproportion mise en place entre les discours et le terrain. Selon les conventions de Genève, toute forme de colonisations et de déportation est interdite.
Cependant, malgré la reconnaissance aujourd’hui d’une colonisation illégale rendue possible via une économie florissante et non sanctionnée, la situation se dégrade de jour en jour
Car aucune mesure concernant l’interdiction d’importation de produits en provenance des colonies n’a encore été mis en place. Plusieurs Etats, dont la France, autorisent encore les grandes entreprises de leur pays à occuper le marché dans les colonies afin de les développer (Alstom + Véolia et le tram de Jérusalem par exemple).
Pourtant, ce manque de sanction se montre moins discret lorsqu’il s’agit par exemple de la question Russe et de la Crimée. On se rappellera que l’UE a quasi-immédiatement appelé à l’embargo des produits en provenance de Crimée et qu’aucune transaction ni aucun business n’est possible dans cette zone désormais.
Car la sanction économique est efficace et un recours très utile pour empêcher le développement d’une zone, la contraignant ainsi à l’autarcie.
Enfin il est important de rappeler que la campagne « Made in illegality » ne veut absolument pas un boycott de l’entièreté des produits israéliens comme le voudrait un mouvement comme « BDS » par exemple, mais simplement de ceux en provenance des colonies israéliennes pour aujourd’hui essayer d’enrayer une situation que tout le monde reconnaît comme illégale.
Le manque d’action est évidemment synonyme de complicité et les principaux acteurs de ce mouvement refusent une implication de leur Etat d’origine dans la violation du droit international et des conventions de Genève.