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Pétrole : le baril américain coté à New York tombe sous les zéro dollar

Le baril de pétrole coté à New York a chuté sous les zéro dollar lundi. C’est le plus bas niveau jamais enregistré, alors que le marché souffre énormément de la crise du coronavirus.

Du jamais vu. La valeur du baril coté à New York pour livraison en mai a chuté lundi en-dessous de zéro, les investisseurs et spéculateurs cherchant désespérément à se débarrasser de certains barils de pétrole américain dans un marché saturé.

Ce contrat expirant mardi à la clôture, ceux qui en détiennent doivent trouver des acheteurs physiques au plus vite. Néanmoins, les stocks ayant déjà énormément gonflé aux Etats-Unis ces dernières semaines, ils ont été contraints de brader leurs prix pour convaincre des acheteurs.

Le baril de 159 litres de pétrole brut coté à New York, qui s’échangeait encore à 60 dollars en début d’année et à 18,27 dollars vendredi soir, a finalement terminé à -37,63 dollars. Il n’était jamais tombé en dessous de 10 dollars depuis la création de ce contrat en 1983.

Dans certains endroits aux Etats-Unis et au Canada, les prix du baril sont même tombés dans le négatif, ce qui signifie que certaines personnes paient pour se débarrasser de leurs barils, chacun contenant 159 litres de pétrole.

La situation devrait cependant s’améliorer dans les jours à venir, estiment plusieurs analystes. « Il est un peu trompeur de se focaliser sur le contrat de mai », souligne ainsi Matt Smith, expert du marché pétrolier pour ClipperData. « Il y a beaucoup plus d’échanges sur le baril pour livraison en juin ». Et ce dernier a un peu mieux résisté : il a baissé de 18% lundi pour finir à 20,43 dollars.

Un marché en chute libre

Reste que le marché du pétrole connaît d’importantes chutes depuis des semaines alors que les restrictions de déplacements dans de nombreux pays et la paralysie de nombreuses économies à cause de la crise du coronavirus ont fait fondre la demande. Et les investisseurs s’attendent à pire encore, alors qu’une profonde récession s’annonce dans le monde.

Côté offre, le marché a été inondé de pétrole à prix bas, suite à ce que l’Arabie Saoudite, membre éminent de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ait lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Les deux pays ont mis un terme à leur différend au début du mois en acceptant, avec d’autres pays, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour afin de stimuler les marchés touchés par le virus.

Mais les prix ont continué à dégringoler lorsqu’il est devenu clair que les réductions promises ne suffiraient pas à compenser l’effondrement de la demande. « Les Etats-Unis, en tant que marché enclavé, ont les plus importants problèmes de stockage », explique Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group. « La demande est tellement inférieure à l’offre que les réserves pourraient déjà avoir atteint 70 à 80% de leurs capacités », a-t-il souligné.

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