Pour la première fois de leur vie, les comptes de la presse satirique Le Canard enchaîné sont dans le rouge en raison de la liquidation de Presstalis.
Fidèle à sa transparence habituelle, le journal Le Canard enchaîné n’a pas caché ses résultats de l’année 2019 dans son édition du mercredi 18 novembre. C’est la première fois depuis sa création en 1915 que la presse hebdomadaire voit rouge. Le Canard a été plombé par les créances du distributeur de presse Presstalis dont sa liquidation de cette année à accabler les comptes de nombreux journaux. Le Canard enchaîné n’a pas été une exception et essuie à présent une perte financière d’environ 30 000 euros — soit 0,16% de ses recettes qui se sont élevés à un peu plus de 21 millions d’euros — alors qu’il avait fait un bénéfice de 1,4 millions d’euros en 2018. Sans la liquidation, le journal aurait été bénéficiaire pour 2019 malgré les ventes en baisse.
Les mauvais nouvelles s’enchaînent
En 2019, Le Canard enchaîné a vu ses ventes diminuer avec 15 700 exemplaires de moins chaque semaine. Le journal déclare que “la plus forte baisse a eu lieu au second semestre en raison de la grève des transports qui a affecté le réseau Relay” en référence à la grève SNCF de la fin d’année 2019. En parallèle, le nombre d’abonnés a également baissé de 2,4% à 73 667.
Les résultats de l’année 2020 s’annoncent tout autant rude pour le palmipède. La charge Presstalis coûtera encore une fois bien cher à l’hebdomadaire qui lui aura donné au total 3,2 millions d’euros en deux ans. Cette année a aussi été marqué par les deux mois de confinement de mars et avril. Le Canard avait refusé le chômage partiel, souhaitant “maintenir l’intégralité des salaires de son personnel”. Énième coup dur pour le journal qui a vu une baisse de 20% de ses ventes pour chaque numéro au premier semestre 2020. La presse satirique a pourtant gagné 14% d’abonnés supplémentaires — pour un total de 82 800 — lors de ce premier semestre et sans publicité nécessaire. Première bonne nouvelle.
Le Canard enchaîné s’essaye au numérique
Le confinement aura donné lieu a une révolution pour Le Canard : la possibilité d’acheter une version numérique de l’hebdomadaire. Historiquement attaché à son support traditionnel, c’est un véritable bouleversement pour le journal qui cherche à étendre ces nouveautés avec la mise en ligne prochaine d’un nouveau site “plus complet, plus facile d’accès et plus convivial”.