La Commission des stupéfiants des Nations Unies a indiqué que le cannabis n’était pas une drogue dangereuse
Mercredi la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND), organe de l’ONU, a approuvé la reclassification du cannabis. Elle a ainsi reconnu son usage médicale. Une nouvelle avancée pour les partisans de la dépénalisation du cannabis.
Depuis 1961, le cannabis était classé dans la section IV de la convention unique sur les stupéfiants, soit la catégorie la plus restrictive. Cette catégorie regroupe les substances favorisant les abus et n’ayant aucun intérêt du point de vue médical.
Une avancée médicale
La CND suit les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2019, l’OMS avait demandé le retrait du cannabis et des produits dérivés (résine, huile…) de l’annexe IV. L’OMS s’était basée sur des études scientifiques prouvant les effets thérapeutiques de cette drogue.
Dorénavant, le cannabis pourra être utilisé dans la fabrication de médicaments, au même titre que l’opium ou la morphine, sans que l’ONU n’interfère. Cependant, cette dernière considère toujours le cannabis comme un stupéfiant. La Commission a de plus refusé de retirer le CBD de la liste des stupéfiants. Alors qu’il y a deux semaines la Cour européenne de justice a estimé que la France n’avait pas le droit d’interdire sa commercialisation.
Dépénalisation pas à pas
Intérrogé par Le Monde, Yann Bisiou, maître de conférences à l’université Montpellier-III et spécialiste du droit de la drogue explique « C’est la première fois depuis 1916 que l’on reconnaît, au niveau international, l’intérêt thérapeutique du cannabis. Depuis plus d’un siècle, les conventions internationales sur les drogues maintenaient que ce produit était dangereux et sans intérêt médical. En 2020, l’ONU reconnaît le contraire ».
Ces dernières années, de plus en plus de pays ont décidé de dépénaliser ou de légaliser le cannabis. C’est notamment le cas des Etats-Unis, ou plusieurs Etats ont mis en place une économie légale.