Le procès du créateur de « Silk Road », la plus grosse plateforme de vente en ligne sur le Deep-web a commencé à New-York mardi 13 janvier. Ross Ulbricht a décidé de plaider non coupable aux sept chefs d’inculpation qui le concerne. Il risque la prison à perpétuité.
Ross Ulbricht est le créateur de « Silk Road », l’ancienne plus grosse plateforme de vente en ligne au sein du Deep-web (l’internet caché et ses sites en .oignon accessibles via le navigateur TOR ).
Suite à une traque de plusieurs années pour remonter son identité, il est finalement arrêté en Californie le 2 octobre 2013. Depuis, il est en prison où il prépare son procès et attend son jugement.
Alors qu’est ce que « Silk Road » et pourquoi créer un système de ce genre risque d’engendrer la prison à perpétuité pour son auteur ?
« Silk Road » est l’équivalent d' »Ebay » pour le Deep-web, la face cachée d’internet accessible via des navigateurs spéciaux (comme TOR) et qui permet, en outre, de naviguer sur internet sans être traçable. Le Deep-web est donc fréquemment utilisé par des gens voulant exercer et entretenir des activités d’ordinaire illégales.
Dans le cas d’une plateforme de vente en ligne la problème qui se pose est celui de l’essence même des produits. Pour « Silk Road », les ventes concernaient presque exclusivement de la drogue et des armes. Mais d’autres plateformes moins renommées se spécialisent dans d’autres commerces, comme la prostitution, l’assassinat, la fausse monnaie ou la falsification de papiers d’identité.
Les autorités se sont donc armées de patience pour mettre fin au plus grand marché noir du monde et qui a permis a son créateur de récolter la petite somme de 80 millions de dollars.
Une défense mitigée
Ross Ulbricht est donc aujourd’hui jugé pour sept chefs d’inculpations différents parmi lesquels figurent le blanchiment d’argent ou le trafic de stupéfiant. Il risque donc la peine de prison à perpetuité.
Son avocat, Joshu Dratel, le présente comme un jeune texan idéaliste, brillant et plein d’idées. Il aurait lancé la plateforme pour mener à bien une « expérience économique » puis se serait lassé du stress attaché à la gestion de cette dernière et aurait donc confié le compte administrateur nommé « Dread Pirate Robert » à plusieurs internautes.
A l’instar du roman dont est inspiré ce pseudonyme, le capitaine du navire « Silk Road » serait donc plusieurs personnes se relayant la barre pour mener à bien une opération illégale.
Une défense qui vaut ce qu’elle vaut, car la fortune personnelle de l’accusé montre qu’il prélevait 10% sur chaque transactions effectuées sur le site.
En attendant, sur le Deep web, un « Silk Road » 2.0 avait vu le jour avant de voir son créateur arrêté en novembre 2014. Mais les marchés noirs pullulent au sein du Dark net et continuent de se créer à une vitesse affolante, bien plus rapidement qu’une enquête de police.
La « Silk Road » (traduire littéralement par « route de la soie ») crée par Ross Ulbricht ne s’éteint donc pas avec lui et n’est pas prête d’avoir dit son dernier mot.