Commençons par une définition simple. Le crowdfunding signifie littérairement « financer avec la foule », c’est-à-dire que la personne à l’origine du projet va demander de l’aide à la communauté par l’unique biais d’internet afin de réaliser un projet créatif, quel que soit le secteur en question. Le crowdfunding c’est grosso modo un appel de fond en direction de diverses richesses offertes par internet.
Objet connecté, cinéma, danse, dessin animé, bande dessinée, documentaire télévisé, restaurant, tout peut passer par le crowdfunding. Certaines plateformes se spécialisent dans des domaines précis, comme c’est le cas par exemple de « Kickstarter » qui a notamment financé 10% des films du Festival du film de Sundance aux Etats-Unis. L’oscar 2013 du meilleur court-métrage documentaire, Inocente, a lui-même été financé par « Kickstarter ».
Un projet ambitieux pour tous
Mais quels sont les intérêts à participer à ce genre de financement ? Tout d’abord, notre participation peut être récompensée de manière directe. Par exemple, si on a participé au financement d’un film, notre nom peut paraitre sur le générique de fin. Aussi, certains d’entre nous y voient l’opportunité d’entrer en interaction avec le créateur. L’échange peut donc être à la fois profitable du point de vue de la « renommée », mais aussi très enrichissant. En effet, le crowdfunding permet de se lancer dans une aventure créatrice qui nous passionne et qui nous permet, à une moindre échelle certes, de faire partir de l’histoire d’un projet culturel, social ou humanitaire.
Le crowdfunding représente une de ces nouvelles plateformes permettant de mettre en lumière tout ce qu’internet peut nous offrir. En effet, le crowdfunding, c’est avant tout la possibilité de participer à ce qu’on appelle aujourd’hui le « doing yourself ». Que l’on soit le créateur ou un des participants, internet nous permet maintenant d’ambitionner à la fois de manière autonome et communautaire pour un projet. Grâce au numérique, les personnes du monde entier peuvent créer une communauté à part entière, à la façon d’un écosystème ne nécessitant pas l’aide d’un intermédiaire classique entre elles et le créateur.
crédit: petite-entreprise.net
En réalité, le crowdfunding permet une démocratisation financière et représente une véritable source de financement pour les start-ups. Elles ont désormais la possibilité, par le biais d’une nouvelle manière de gagner de l’argent, de prouver que leur projet plait à la communauté, de se donner les moyens de réussir soi-même.
Le crowdfunding, un nouvel acteur politique?
La semaine dernière, par exemple, a débuté une campagne de crowdfunding dans le but d’aider la Grèce à sortir de l’austérité. C’est un jeune britannique qui en est à l’origine, et son objectif est qu’un maximum de citoyens européens participent à ce projet en donnant la maudite somme de 3,19 euros. Eh oui, selon Thom Feeney, cela suffirait à sauver la Grèce ! Ce dont on est sûr, c’est que de cette manière, on offre la possibilité à tous les citoyens de l’Union européenne de se faire entendre.
Decided to solve the Greek Debt Crisis via crowdfund. All I need is for everyone in EU to buy a Feta and Olive salad https://t.co/vOXKyBOJhZ
— Thom Feeney (@ThomFeeney) 28 Juin 2015
En moins d’une semaine, la plateforme a réussi à récolter deux millions d’euros, soit cent vingt mille participants, dont une grande majorité d’Allemands. Selon ce Britannique à l’origine de cet appel de fond, ce projet est aussi une manière d’aller plus vite et plus loin que les hommes politiques, et dénoncer l’inutilité de leurs agissements, consistant à tourner en rond au lieu de chercher réellement à résoudre le problème de la dette grecque de manière concrète. Aussi, cette participation collective permet de montrer que la situation de la Grèce ne laisse pas indifférent une partie du peuple européen.
As the campaign hits €1.2m most contributors are from UK, Germany and France #crowdfundgreece Thanks to all involved! pic.twitter.com/9VngM6Owze
— Greek Bailout Fund (@GreekBailout) 2 Juillet 2015
Parmi les plateformes les plus connues, on trouve ArtistShare, créé en 2003, Indiegogo, des acteurs locaux tels que Ulule (premier site de financement participatif européen), ou encore KissKissBankBank. Au total, les plateformes françaises n’ont pas à rougir par rapport au marché européen. Mais attention, les sites de crowdfunding ne fonctionnent pas tous de la même manière. Certains favorisent la règle de tout ou rien, c’est-à-dire que s’ils n’ont pas récolté la somme d’argent espérée, ils abandonnent leur projet, alors que d’autres préfèrent utiliser la participation de la communauté, bien qu’elle ne représente pas une somme maximale.
En définitive, le crowdfunding est une manière de prouver, qu’encore une fois, internet n’a plus de frontières. Mais c’est aussi l’opportunité de suivre, s’impliquer dans un engagement participatif. En s’associant à un tel projet, on s’intègre à une communauté.