Pour la première fois dans l’histoire du football français, deux équipes de Ligue 1 participeront aux demi-finales de la Ligue des Champions, mardi et mercredi prochain. Le football français, souvent pointé du doigt pour son manque d’attractivité, a pris sa revanche sur ses détracteurs. Il est peut-être même en train de rebattre les cartes sur la scène européenne.
On est peut-être pas si nul que ça. La « Farmers League » selon les Anglais a deux clubs en demi-finales de la Ligue des Champions, pas eux. Décrié pour un manque d’attractivité, des matchs sans saveur et ses stades clairsemés, le football français est souvent considéré comme le bonnet d’âne du football européen. En effet, la Premier League, la Liga, la Bundesliga et la Série A sont bien installées en tête du coefficient UEFA depuis de nombreuses années tandis que la Ligue 1 oscille entre le quatrième et le sixième rang. Pourtant depuis l’arrivée du PSG en Ligue 1, de nombreux indicateurs ont tendance à montrer que le football français est en train de franchir un cap.
Deux clubs français en demi-finales, c’est historique
C’est une première. Avec les victoires de l’OL contre Manchester City (3-1) et du PSG devant l’Atalanta Bergame (2-1), la France aura deux équipes dans le dernier carré de la Ligue des Champions pour la première fois de son histoire. Une prouesse déjà réalisée par Auxerre et le PSG lors de la C3 en 1993. Paris avait été battu par la Juventus Turin et Auxerre par le Borussia Dortmund. C’est donc un match France-Allemagne qui attend les deux clubs français en demi-finale. Les Rhodaniens affronteront le Bayern Munich, tombeur du FC Barcelone 8 buts à 2 tandis que le PSG défiera le RB Leipzig. C’est un véritable pas en avant pour le football français même si, il est vrai, le format est inédit.
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Un championnat de plus en plus compétitif
Ultra dominée par le PSG, la Ligue 1 serait trop faible. Pourtant, on se rend compte que le championnat français devient de plus en plus difficile, même pour les grosses écuries. L’Olympique Lyonnais, demi-finaliste de cette édition de Ligue des Champions n’est que septième de son championnat, idem pour l’AS Monaco et sa neuvième place. Sans compter le Paris Saint Germain, intouchable en Ligue 1, les écarts se resserrent entre le reste du championnat. Plusieurs équipes comme le LOSC, Rennes ou Nice sont des équipes solides et régulières qui proposent un jeu particulièrement alléchant. Les « petites équipes » du championnat comme Angers, Reims ou Strasbourg sont, elles aussi, de plus en plus difficiles à battre. Les dernières saisons de Ligue 1 ont offert un suspens indéniable, personne ne pourra dire le contraire. Le championnat français n’a jamais été aussi serré depuis 30 ans. Aujourd’hui, tout le monde peut battre tout le monde. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Ce qui est sûr, c’est que cette absence de hiérarchie claire ne nuit pas son attrait. Au contraire.
La qualité des effectifs s’est nettement densifiée. Depuis l’arrivée des Qataris au PSG, les effectifs des équipes de Ligue 1 attirent de nombreux talents. Outre Neymar et les stars parisiennes, des joueurs comme Memphis Depay, Wissam Ben Yedder, Kasper Dolberg, Mario Balotelli ou Raphinha, destinés à signer ailleurs qu’en France selon certains, ont rejoint la Ligue 1. Coté banc de touche, des pointures comme André Villas Boas (Marseille), Claudio Ranieri (Nantes en 2017-2018) , Paulo Sousa (Bordeaux) ou Niko Kovač (AS Monaco) dirigent des équipes françaises. Symbole d’une attractivité grandissante.
Mediapro replace la Ligue 1 dans la hiérarchie européenne
C’est à coup sur le grand bond en avant du football français. Avec l’arrivée de Mediapro, la Ligue 1 devient le troisième championnat européen pour la répartition des droits TV dépassant la Liga et la Série A. Le groupe espagnol et Canal +, l’autre diffuseur de la Ligue 1, verseront tous les ans pendant les quatre prochaines années près de 1,15 milliards d’euros pour diffuser le championnat français. Une somme record qui relègue bien loin les 726,5 millions d’euros annuels du précédent cycle. «Avec 60% de hausse, c’est une évolution très significative. J’en suis ravi. C’est un jour béni pour le football professionnel français», avait alors déclaré Jean-Michel Aulas. Cette augmentation incontestable du pouvoir d’achat des équipes françaises va sans doute permettre à la Ligue 1 d’avoir un tout autre statut sur la scène internationale, en ayant un chéquier plus conséquent pour recruter. Si c’est fait intelligemment.
Crédit photo : AFP/Franck Fife