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Le « génocide culturel » canadien

Après six ans d’enquête, la Commission vérité et réconciliation du Canada a enfin rendu son verdict. La politique canadienne d’assimilation des populations amérindiennes aurait donc été un « génocide culturel ». En effet, entre le 19ème siècle et les années 1970, le gouvernement canadien et les autorités religieuses auraient placé plus de 150 000 enfants des Premières Nations (« First Nation ») dans des « pensionnats autochtones ». Les Premières Nations étant les peuples autochtones canadiens qui ne sont ni des Inuits ni des Métis.

Le gouvernement canadien ainsi que les autorités religieuses du pays auraient donc mis en place une politique de « génocide culturel » envers les populations autochtones, notamment via la création d’école qui avait pour but d’intégrer les enfants de ces populations dans la société canadienne en les débarrassant de leur culture d’origine.

LA VIOLENCE DU GOUVERNEMENT CANADIEN

© Bibliothèque et Archive du Canada

Un pensionnat autochtone

Ces enfants ont été privés de leur nom de famille et de l’amour de leurs parents, on leur a interdit de parler leur langue natale, et ont été victimes de châtiments physique extrêmement rigoureux … Ces enfants ont beaucoup souffert selon Bernie Farber, ancien président du Canadian Jewish Congress qui s’appuie sur le témoignage de Russell Moses, un membre de la tribu Delaware des Six Nations.

Des centaines de milliers de familles amérindiennes ont été contraintes de se séparer de leurs enfants car l’Etat canadien a jugé qu’elle n’étaient pas aptes à les élever du fait de leur race. Ces enfants sont conduits à des centaines de kilomètres de chez eux dans une nouvelle école ou « pensionnat autochtone ». Une fois arrivés, les enfants se font couper les cheveux et on les brûle leurs vêtements. Les enfants sont battus à chaque fois qu’il parle dans leur langue natale ou qu’ils réclament leurs parents. Les garçons et les filles sont séparés, mêmes les frères et sœurs. La plupart des enfants sont en situation de malnutrition et souffrent du froid. Le cimetière remplace la cours de récréation dans ces « écoles » car de nombreux enfants ne survivent à ces conditions de vie inhumaines.

L’APATHIE DES GOUVERNEMENTS

De jeunes garçons de la "génération volée"

De jeunes garçons de la « génération volée » dans le Queensland

Malgré les excuses du Premier ministre canadien Stephen Harper en 2008, son gouvernement n’a pris aucune mesure pour tenter d’améliorer la situation des populations autochtones. En effet, selon un sondage de 2013, 60 % des Canadiens estiment que les Premières Nations, mais aussi les Inuit et les Métis sont responsables de leurs problèmes.

Cette mise à l’écart des populations autochtones au Canada peut nous faire penser aux « Génération Volées » (« Stolen Generation ») australiennes. Ces dernières désignent les 100 000 enfants d’Aborigènes australiens (souvent des métis de mère aborigène et de père blanc) enlevés de force à leurs parents par le gouvernement australien entre 1870 et 1970 environ. Le Premier ministre de l’époque, Kevin Rudd, a aussi présenté ses excuses en 2008 mais en l’absence de loi, très peu de procès intentés contre l’Etat ont abouti à l’attribution d’indemnisations et les aborigènes sont toujours victimes de discriminations. En effet, l’actuel Premier ministre Tony Abbott avait déclaré qu’avant l’arrivée de la flotte britannique en 1788, l’Australie était un territoire « sans rien d’autre que de la nature sauvage ».

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