Ce mercredi 3 novembre, Didier Leschi, médiateur du gouvernement, a annoncé l’ouverture « d’un sas de mise à l’abri » destiné aux migrants. L’objectif : pouvoir accueillir temporairement 300 migrants la nuit.
Depuis le 11 octobre, 3 militants du collectif Faim aux frontières ont décidé d’entamer une grève de la faim. Leur objectif était de dénoncer « une recrudescence des maltraitances dégradantes, orchestrée par la puissance publique à l’égard des personnes exilées présentes dans le Calaisis« . Les membres de l’association ont pour objectif « de suspendre les expulsions quotidiennes et les démantèlements de campements durant la trêve hivernale« .
Le collectif « Faim aux frontières »
Le 28 septembre, Yasser, un jeune homme de 20 ans a perdu la vie sous les roues d’un camion en tentant de rejoindre l’Angleterre. Le vendredi 8 octobre, une marche blanche a été alors organisée en son honneur à Calais. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour aussi dénoncer les conditions de vie des réfugiés et les violences faites à la frontière. Le mouvement s’est créé quelques jours après la mort du jeune soudanais.
C’est le 11 octobre que Philippe, Anaïs et Ludovic ont entamé une grève de la faim à l’église Saint-Pierre de Calais. La campagne du collectif s’est essentiellement déroulée sur les réseaux sociaux. Leurs comptes Twitter, Facebook et Instagram ont servi à relayer leur action. Aussi, ils ont lancé un challenge demandant à leurs followers de se photographier avec une pancarte en guise soutien.
Leur grève contre la faim a été énormément médiatisée. L’histoire de Philippe, homme d’Église, avait touché énormément de personnes. Beaucoup de médias tels que Brut et 28 mins s’étaient intéressés davantage à la situation de migrants à Calais.
La réaction du gouvernement
En déplacement à Montbrions le 25 octobre, Emmanuel Macron avait été interpellé par une citoyenne à propos de la situation à Calais. Elle en avait aussi profité pour parler du collectif « faim aux frontières » et de l’action menée par Philippe, Anaïs et Ludovic. Le Président avait alors promis qu’il allait entrer en contact avec les activistes pour trouver une solution au plus vite. Dans cet échange, il mentionne les tensions diplomatiques qui existent avec « nos amis britanniques », lui rendant la gestion de cette crise plus compliquée.
Le 27 octobre, Didier Leschi, le médiateur du gouvernement s’est rendu à l’église Saint-Pierre de Calais pour échanger avec les représentants du mouvement. Il s’est finalement retrouvé avec des interlocuteurs multiples. Les négociations ont duré jusqu’à ce mercredi 3 novembre où Didier Leschi a annoncé l’ouverture du centre. Ce « sas de mise à l’abris permettra d’accueillir 300 personnes la nuit pour pouvoir ensuite les rediriger vers un hébergement pérennes en dehors de Calais. » Il dit vouloir tenir « les promesses de l’État assurant un hébergements aux migrants délogés de leurs campements de fortune« . Le prête Philippe a mis fin à sa grève de la faim. Néanmoins, les deux autres militants ne comptent pas arrêter leur grève de la faim, ils jugent « les propositions du médiateur insuffisantes ».
L’action des grévistes de la faim à Calais a fait apparaitre une incohérence dans la politique mise en oeuvre
Didier Leschi via @LeMonde