La déclaration le 15 septembre dernier de Noël le Graët, fût autant choquante que surprenante. En direct sur BFM Business, interrogé sur l’affaire Neymar-Alvaro, il avait alors affirmé « Le phénomène raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n’existe pas ou peu. ». Une prise de position choc, pour le président de la Fédération Française de Foot, alors que tout l’été, le mouvement Black Lives Matter n’a cessé de démontrer à minima, une différence de traitement dans les mœurs.
Dans les mœurs, mais dans les stades aussi. Si comme il l’affirme, « Quand un Black marque un but, tout le stade est debout », les affaires d’injures raciales ne se sont jamais estompées dans le milieu du foot, devenant même récurrent à tout niveau. Pour ne citer qu’eux, Moussa Marega joueur du FC Porto, un grand club portugais ou bien Mamadou Diomandé joueur du FC Dugny, un club francilien, ont fait les frais d’insultes racistes, la saison dernière.
Un certain parti pris sur ces sujets de la part du président Le Graët, s’étant déjà manifesté par sa volonté en septembre 2019, de ne pas arrêter les matchs de Ligue 1 Conforama, face à des injures homophobes descendant des tribunes. Une résolution à l’encontre de la position de la ministre des Sports Roxana Maracineanu. Si elle avait été peu commentée, et même assez populaire chez les clubs de supporters, la dernière de ce 15 septembre, n’a pas trouvé pareils échos.
Révélations et accusations d’anciens internationaux
En effet, tandis que sur les réseaux sociaux une déferlante s’est abattue sur les propos du président, les réactions de la part d’anciens internationaux français ne se sont pas fait attendre. D’abord Olivier Rouyer, ancien joueur devenu consultant pour la chaîne l’Equipe, puis dans un second temps Patrice Evra. Dans une octave plus cinglante, l’ancien capitaine de l’équipe de France, a pris part au débat à travers une vidéo cherchant à rétablir la vérité selon lui. Des révélations plus qu’une déclaration, qui laissent transparaître, des anomalies graves, heurtant les principes républicains. Lettres racistes cachées, colis piégés et réorganisations ethniques à certaines occasions se mêlent à l’inventaire établit par Patrice Evra. Autant de pratiques masquées que condamnables. Mais surtout, laissant transparaître un racisme institutionnel au sein de la FFF.
Interrogé à ce propos en conférence de presse, Didier Deschamps n’a pas souhaité répondre et entrer dans le débat. Néanmoins, de telles accusations ne peuvent en aucun cas, ne pas être clarifié, peu importe leurs véracités. Pourtant à l’affût des récentes polémiques, Roxana Maracineanu n’est toujours pas intervenue. La ministre qui était pourtant montée au créneau en août dernier sur Twitter à la suite d’une publication du compte Winamax, semble préserver ces réactions à des fins clientélistes.