Selon The Independent, le Kenya souhaite installer la peine de mort contre les braconniers. Le ministre du tourisme et de la faune au Kenya, Najib Belala, compte instaurer cette loi afin de conserver les populations d’animaux sauvages dans le pays.
Le Kenya abrite d’importantes espèces animales, que ce soit dans les réserves naturelles ou dans des parcs nationaux : des lions, rhinocéros, girafes, autruches, hippopotames, zèbres et autres buffles. Le braconnage et le trafic illégal de l’ivoire ont augmenté de façon significative entre les années 2007 et 2012. La peine de mort serait donc le moyen de conserver les populations d’animaux sauvage et de les protéger.
Quelques chiffres pour comprendre l’ampleur…
47 éléphants ont été tués en 2007, 94 en 2008, 204 en 2009, 177 en 2010 et 278 en 2011. En quelques années, près de la moitié des éléphants ont disparu au Kenya. L’année dernière, en 2017 et au Kenya, 69 éléphants – sur une population de 34 000 – et 9 rhinocéros – sur une population de 1 000 – ont été tués.
L’organisation Save the Rhino annonce que « Les pertes sont toujours extrêmement élevées. Elles annulent pratiquement le taux de croissance de population globale. De nombreux autres pays africains souffrent également de taux élevés de braconnages ».
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Les sanctions
Le ministre Najib Belala explique pourquoi il a voulu instaurer la peine de mort :
« nous avons en place la loi de conservation de faune et flore qui a été appliquée en 2013 et qui entraine une condamnation à perpétuité ou une amende de 200.000 dollars. Cependant, celle-ci n’a pas été la meilleure force de dissuasion pour restreindre le braconnage, d’où cette loi plus stricte ».
Cette amende aurait permis de réduire de 85% le braconnage des rhinocéros et de 78% celui des éléphants, après de tristes records entre 2007 et 2012.
Malgré sa volonté de protéger les grands mammifères sauvages, le Kenya risque toutefois de se heurter à l’ONU qui refuse le rétablissement de la peine de mort à laquelle elle s’oppose, quelque soit le crime. Plusieurs résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ont appelé à la suppression progressive de cette peine. Le Haut-Commissariat aux Droit de l’Homme recommande vivement son abolition universelle.