Vous avez sans doute déjà entendu parler du métavers. Cette réalité virtuelle est sur toutes les lèvres des spécialistes des technologies. Le phénomène a pris encore plus d’ampleur quand Mark Zuckerberg a décidé de renommer son groupe Meta, pour métavers. Le fondateur du réseau social aux près de 3 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois mise donc énormément sur ce qu’il prétend être la future forme révolutionnaire d’Internet.
Dans le même temps, de plus en plus de marques cherchent à s’implanter dans le monde virtuel, et la cryptomonnaie comme les NFts ont le vent en poupe. Autant de technologies parfaitement compatibles avec le métavers.
Mais, si tout le monde s’emballe, la technologie reste encore balbutiante et le grand public n’est pas près de se balader dans un monde entièrement numérique. Le métavers est-il une idée sortie des livres de science-fiction ou une réalité imminente ? Éléments de réponse.
Le métavers, une continuité logique d’Internet
Internet est une invention qui a transformé le monde. Aujourd’hui, plus de 50 % des achats se font en ligne. L’école, le travail, le cinéma, la télévision, la musique, tous les domaines ont été transformés en profondeur. Dans les jeux vidéo, elle a permis le « PVP », littéralement le joueur contre joueur, en supprimant l’entrave de la distance.
Les plus grands champions d’échecs peuvent s’entraîner avec n’importe qui, tous les jours. Mieux encore, le poker en ligne s’est tellement développé qu’il existe aujourd’hui des tournois en ligne qui peuvent être à la hauteur des plus grandes tables de Las Vegas. Internet a aboli le problème du temps et de la distance, mais uniquement partiellement.
Si nous pouvons communiquer avec une personne à l’autre bout de la planète ou encore flâner devant des boutiques en ligne pendant des heures, l’écran reste une frontière tangible. Le métavers, lui, compte bien garder les avantages d’Internet, tout en éliminant ce que beaucoup considèrent aujourd’hui comme ses défauts.
On ne surfe plus sur Internet, on vit dans le métavers
Le principe même du métavers est de supprimer la barrière matérielle, du moins en apparence. Au lieu de voyager entre les pages avec votre souris, vous serez complètement immergé dans ce monde numérique. Pour cela, le casque VR, le gant haptique qui permet de simuler le sens du toucher et les écouteurs sont autant d’instruments qui vous font ressentir votre navigation par les sens.
Mais le métavers ne sera pas qu’une réalité parallèle à la nôtre, elle pourra s’y mêler via la réalité augmentée.
Internet ne sera donc plus vraiment une chose rattachée à nos smartphones ou nos ordinateurs, mais bien un décor omniprésent dans nos vies. Il suffira d’enfiler des lunettes de réalité augmentée comme les Google Glass pour voir le métavers se superposer à notre réalité. Si les effets sur notre quotidien peuvent paraître flous, imaginez simplement qu’un simple coup d’œil avec ces lunettes permettra de traduire en temps réel des pancartes ou encore d’indiquer un chemin plus court sans vous obstruer la vision.
Un rêve encore loin de devenir réalité
Si tout cela peut paraître tiré d’un roman fantaisiste, les projets, eux, sont bien réels. Malgré cela, il est utopique de croire que le métavers sera d’actualité dans quelques années. Les problèmes techniques sont nombreux et la technologie n’est pas du tout au point. Les casques VR sont lourds et souvent encombrants.
Mais, grâce à l’industrie du jeu vidéo, c’est l’instrument du métavers qui est le plus avancé à ce jour. Le gant haptique en revanche est encore loin d’être au point et celui du groupe Meta est déjà dans la tourmente. Les modèles contemporains ne peuvent imiter le sens que très grossièrement en plus d’êtres lourds et presque brûlants très rapidement. Plusieurs autres instruments visant à immerger toujours un peu plus l’individu sont en développement, comme un simulateur de température ou d’odeur. Pour autant, il n’y a rien de concret pour le moment.
Pire encore, la puissance requise pour envisager l’existence d’un tel univers est pour le moment un rêve inatteignable. Si une centaine de personnes peuvent être immergées dans les versions tests du métavers pour le moment, il faudrait pouvoir y plonger les milliards d’habitants de la planète Terre pour pouvoir réellement parler de métavers.
Autant de défis techniques qui confrontent le métavers à notre réalité bien tangible. Si le métavers se présente comme futur évident d’Internet, il ne s’agit donc en aucun cas d’un futur proche.