Arnaud Montebourg estime dans « Les Echos » que l’euro doit être réformé et doit devenir «l’un des grands thèmes» des élections européennes. Il plaide surtout pour faire baisser sa valeur, tout comme le Front National depuis bien longtemps…
Le ministre du redressement productif souhaite en effet que la zone euro modifie en profondeur la politique de change. Dans une interview donnée au site internet des « Echos », ce dimanche, le ministre du Redressement productif réaffirme sa volonté de faire baisser la monnaie unique, qui pénalise selon lui la compétitivité française.
« Je considère que l’euro est sorti de ses clous par une surévaluation qui est devenue problématique aux yeux de tous pour nos entreprises. Entre 2012 et 2013, il s’est apprécié de plus de 10% face au dollar et de plus de 40% face au yen, déclare le ministre. Nous avons la zone la plus dépressive au monde et la monnaie qui s’apprécie le plus au monde »
Cette situation est « ubuesque. »Arnaud Montebourg affirme donc qu’il faut «ouvrir une bataille politique pour faire baisser l’euro». «L’euro doit être au service de notre économie et de notre industrie. Il ne s’agit pas de le dévaluer mais de le ramener à un niveau raisonnable et supportable», explique-t-il. Pour appuyer ses propos, il souligne que «d’après la direction du Trésor, une dépréciation de 10% permettrait d’accroître notre taux de croissance de 1,2%. Cela créerait 150.000 emplois, améliorerait la balance commerciale et réduirait notre déficit public de 12 milliards».
Le ministre veut faire de la priorité l’exportation : «notre priorité est d’abord d’exporter davantage car nous avons enregistré un déficit commercial extérieur de 61 milliards d’euros en 2013». Il est convaincu «l’euro pénalise l’industrie au lieu de la soutenir dans la grave crise de compétitivité que nous traversons».
Le Pen : « Montebourg commence à me soutenir »
Une bonne nouvelle pour Marine Le Pen, invitée lundi matin d’Europe 1: « petit pas par petit pas par petit pas, il vient vers nous monsieur Montebourg ! Doucement, mais sûrement. Cela ne réglerait pas tous les problèmes, il faut aussi mettre en place un patriotisme économique, un protectionnisme intelligent et retrouver la maîtrise de nos frontières pour ne plus subir le dumping social organisé par l’Union européenne. » affirme la patronne du FN avec cynisme et ironie. Marine Le Pen conclue, souriante : « petit à petit, monsieur Montebourg avance. Je ne le soutiens pas, c’est lui qui commence à me soutenir, et je m’en réjouis. »
Alexandre Legrix