« Le Petit Prince », une œuvre culte de la poésie française adaptée au cinéma ! Ce n’est pas une première tant la comédie avait inspiré de nombreux réalisateurs de toutes parts : des Etats-Unis avec Stanley Donen en 1974 à l’Allemagne avec Theo Kerp en 1990, en passant par la France avec Jean-Louis Guillermou en 1990 et, plus récemment, avec la création NWave Pictures en 2011. Aujourd’hui, c’est le réalisateur américain à succès Mark Osborne qui reprend l’histoire pour la mettre en scène sur grand écran.
Un chef d’œuvre planétaire
Traduit en 270 langues, le Petit Prince est l’ouvrage le plus lu après la Bible. Imperméable au temps, l’œuvre littéraire plaît à tout âge. Le style est la fois simple et épuré, afin d’être compréhensible aux enfants, mais le récit a également une charge symbolique et allégorique forte. On ne vit pas l’histoire de la même manière quand on a atteint un âge mûr que lorsque l’on en est encore à notre plus tendre enfance. Les interprétations sont différentes, mais l’imagination est toujours aussi féconde, que ce soit pour les enfants comme pour les adultes. Pour cette raison, Alexander Juhasz, character design sur le film, s’est attaché à ce que le Petit Prince « paraisse juste ». Il déclare : « Je voulais que le public ne voit pas le Petit Prince que j’ai dessiné mais celui qui est dans son cœur, dans sa tête. »
Un défi de taille pour l’équipe du film
Le pari était particulièrement difficile à relever pour l’équipe du film, tant l’histoire du recueil n’est pas aisément transposable à un film. D’autant plus que Mark Osborne n’est pas forcément un adepte de la littéraire française, ses films étant jusqu’à maintenant des œuvres à gros budget de type hollywoodien. Il est notamment l’auteur de « Bob l’éponge » (2002) et « Kung-Fu Panda » (2008). Pour ce dernier film, Mark Osborne a choisi de privilégier l’esprit du livre plus que l’histoire elle-même, quitte à prendre quelques libertés. Le récit du Petit Prince est retranscrit à travers l’histoire d’une petite fille très studieuse, qui rencontre un vieil aviateur un peu tordu qui lui fera découvrir l’univers extraordinaire du Petit Prince. Deux histoires, aux amitiés improbables, s’entremêlent donc : celle de la petite fille avec le vieux aviateur (avec la voix d’André Dussolier) et celle du petit garçon avec un renard.
Une mise en scène incroyable
Dans cette même veine, Mark Osborne a fait preuve d’originalité pour la réalisation du film : il a choisi d’allier les images numériques pour décrire le monde réel, celui dans lequel la petite fille vit, et une animation artisanale à base de dessins tracés et de papier mâché, réalisée en stop-motion pour raconter sommairement l’histoire de Saint-Exupéry. C’est aussi une manière de rendre hommage au livre, en évoquant sa matière papier. La séquence tournée en stop-motion dure 16 minutes et le résultat est assez spectaculaire. « La stop-motion m’a parue être la bonne solution pour créer quelque chose qui soit plus poétique, qui évoque l’enfance, des jouets qui bougent… Cela semblait être la bonne façon de protéger le livre » témoigne Mark Osborne.
Clarisse Duppré