L’équipe dirigeante du Paris Saint-Germain a pris l’initiative d’augmenter les prix des places et des abonnements pour la saison prochaine. Les supporters ont pu découvrir la mauvaise nouvelle dans un mail leur étant adressé, et les réactions ne se sont pas fait attendre.
« L’émulation c’est l’essence du football ». Quand Pierre de Coubertin prononça cela, il ne se doutait surement pas que des Qataris arriveraient à stopper cette émulation. Et pourtant ! Après avoir remporté le titre de champion de France l’an dernier et dépensé plus que tout autre club français sur le marché des transferts, les dirigeants du club de la capitale se sont sentis obligé d’augmenter le prix des abonnements au Parc des Princes, prix portant déjà à 650 euros minimum en 2013.
Plus de 19% d’augmentation en moyenne sont prévus, de quoi refroidir une bonne partie des abonnés actuels pour qui les finances ne suivront pas. Même les supporters adverses ne l’entendent pas de cette oreille puisque ces derniers ont décidé de boycotter le Parc des Princes pour riposter au prix des places, en moyenne 35 euros contre 10 euros dans les autres stades.
Une mesure vraiment importante ?
Pour répondre à la fronde des supporters parisiens, Jean Claude-Blanc, directeur général adjoint du club parisien, est monté au créneau dans l’Equipe. Ce dernier assure que la hausse est justifiée au vu de la qualité du jeu et des services proposés les soirs de matchs. Le club rappelle également que le prix n’est pas exorbitant au regard des autres écuries européennes (42 d’entre elles mettent en vente les billets à des prix plus élevés).
Mais pas sûr que la qualité de jeu soit vraiment une raison valable puisque des clubs comme le Bayern Munich, le Real Madrid ou la Juventus de Turin, qui proposent pratiquement le football le plus agréable d’Europe, sont toujours moins chers, et ce même s’ils possèdent un effectif tout aussi étoilé que celui du Paris Saint Germain, si ce n’est plus. Le président du Bayern, qui a remporté tous les trophées possibles l’an dernier, explique sa vision: «On pourrait tripler nos tarifs: passer de 120 à 360 euros par exemple. Mais ça nous rapporterait 2,5 millions d’euros. Lors d’un transfert, c’est une somme qu’on peut lâcher en cinq minutes. Pour un supporter, en revanche, une augmentation pareille est énorme.»
Mais depuis le plan Leproux, mis en place par l’équipe dirigeante du club en 2010, le public a bien changé. Finis les ultras, maintenant refoulés aux portes des stades, et bienvenue aux familles très aisées. Ce turn-over s’est bien entendu fait au détriment de l’ambiance, moribonde malgré les 40 buts plantés par les bleus et rouges (Monaco et Saint Etienne, les poursuivants, n’en ont marqué que 23 et 27 respectivement à domicile). Mais tant que le stade continue d’être plein (94.5% des places occupées en moyenne cette saison, le meilleur taux de remplissage français), difficile de faire entendre raison aux dirigeants.