Avec la douceur et le rythme d’un adagio, le gouvernement use d’artifices pour camoufler l’autodestruction de ses orifices. Orifices représentés par des mesures extrêmement mises en avant pendant la campagne, afin d’alimenter une illusion de rassemblement au sein de la gauche. Mais ce président qui ne voulait pas d’austérité finit par balayer ces promesses faîtes, pour se centrer et toucher la France d’une politique marquée par la froideur de l’austérité.
Légions sont les mesures effacées d’un coup de gomme durant ce début de quinquennat. Des questions demeurent sans réponses au sein même de la gauche et d’une partie des Français. Qu’en est-il du droit de vote des étrangers ? De la promesse de reprise d’une entreprise en déficience ? Tant d’interrogations laissées sans explications, pour raison : la priorité. Audacieux et arrogant d’évoquer la priorité quand des cas d’extrêmes urgences sont subtilement camouflées par des mesures – même si considérée comme progrès – étant bien loin de caractériser les priorités des Français.
Bien qu’illustrées par les discriminations, l’affliction et la blessure de nos citoyens sont bien plus profondes, le candidat socialiste rassembleur a laissé place sans aucune gêne apparente à un président diviseur. Comment se prétendre rassembleur du peuple Français lorsque aucun accord ni rassemblement n’est visible au sein même d’un gouvernement ? Le réel mal qu’émane le pouvoir est la discréditation, qui est indéniablement ressentie par chaque citoyen. Une marche à reculons rythme ce gouvernement, aucun besoin de se prétendre clairvoyant pour comprendre qu’un pas en avant, en entraine un en arrière. Une sorte d’algorithme vicieux s’est introduit dans les actions du pouvoir. Les discours comme les faits ne concordent pas, l’amateurisme dont accusait la droite – sans réelle connaissance de cause – commence à se faire sentir par les Français. Cependant encore une fois, aucune généralité ne doit être faite, l’action des uns n’étouffe pas nécessairement celle des autres. On peut aisément penser à quelques mesures qui globalement – même si, évidemment discutées par l’opposition – représentent une avancée – encore une fois non prioritaire -, comme le remboursement de l’IVG chez les 15-18 ans. Au demeurant, les limites de ces mesures sont très rapidement discernables. Pourquoi donc une jeune femme de 19 ans ne pourrait pas se faire rembourser un arrêt de grossesse ? Quelles questions le débat sortant de ces limites fait apparaître ? Une remise en question de la majorité peut-elle en ressortir ? Sans parler d’un des emblèmes de la campagne de Marine Le Pen, cette fameuse et douteuse notion « d’IVG de confort », qui pourrait subitement revenir s’inviter dans un possible débat…
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Finalement, une impression nous démange et menace le gouvernement. Ne pratiquent-ils pas simplement une politique des apparences, en laissant tout fond de côté ? Les débats établis par les médias sont bien trop souvent dispersés par le gouvernement, n’ayant visiblement pas la capacité de s’exprimer clairement sur certaines questions… Tout le problème de la « normalité » de François Hollande resurgit fatalement des abysses. En ne voulant s’axer que sur la forme par le biais de certains symboles, cette normalité gangrenât le fond des mesures pour aujourd’hui manifester une quasi-incompétence. Quid la taxe à 75% qui n’a assurément qu’été traité sur la forme et le symbole, laissant pour preuve la décision des sages de qualifier cette taxe d’anticonstitutionnelle.
Quoi qu’il en soit, une chose demeure – on l’espère – dans le cœur des Français, l’espoir. Cet espoir est et doit se nourrir de non-dit afin de ne pas le torpiller. Des non-dits largement connus, mais restant dans un inconscient collectif, laissant aux citoyens, une force et une ardeur illustrée par une forte volonté.
Charles des Portes