Depuis quelques jours, les conspirations du dimanche sont à l’œuvre. Coupable, pas coupable ? On s’en moque éperdument, c’est un complot. Quand la mauvaise foi se travestit en raison, les vanités politiciennes sont au seuil du bûcher de la scène politique française.
La réaction épidermique
Nous sommes en mai 2011, le monde et la France sont retournés par l’annonce de l’affaire Dominique Strauss-Kahn. Une annonce qui n’est en réalité que le socle d’une tourmente bien plus profonde. Eh oui, de nombreux soupçons étaient déjà portés sur la vie sexuelle de l’ancien président du Fond Monétaire International (FMI), mais aucun fait n’était jusqu’à ce jour réellement relaté. Commence alors le début d’une descente aux enfers pour le socialiste – à l’époque favori des sondages -. La descente fut telle, qu’elle se conclue par un achèvement sur la place publique ainsi qu’un discrédit politique.
Le bulldozer mis en examen
A 58 ans, l’ancien président de la république est mis en examen, deux ans après les problèmes de DSK. Six mois précédant sa défaite face à François Hollande lors des élections présidentielles, il avait été convoqué pour l’affaire Bettencourt, mais il a échappé à l’opprobre d’une mise en examen. Depuis son fiasco présidentiel, Nicolas Sarkozy avait annoncé arrêter la politique. Cependant, le répit ne fut que de courte durée, et la politique finit par le rattraper. Soudainement, quelques jours après la démission de Jérôme Cahuzac – ex ministre du budget – l’ancien président de la république est accusé d’abus de faiblesse envers Liliane Bettencourt, héritière du groupe L’Oréal, afin de financer sa campagne.
La conclusion des cons(pirationnistes)
Chaque maison politique a ses accoutumances, mais une les relie systématiquement : la théorie du complot. Cette théorie si excitante qui aime provoquer des virtuosités intellectuelles. Et c’est justement cette thèse du complot qui rassemble nos deux faits politiques du dessus. Eh oui, quelle ne fut pas notre surprise quand la gauche laissait entendre le complot contre Dominique Strauss-Kahn – cet enfant de chœur -. L’ironie est telle que beaucoup de socialistes se sont retournés contre ce dernier avec le temps, atomisant sur le champ cette hypothèse du complot. C’est maintenant au tour de Nicolas Sarkozy d’être mis en examen, et notre théorie favorite resurgie. C’est un coup du Parti Socialiste, bien évidemment… Outrance suprême certains cadres de l’UMP en sont mêmes venus à critiquer la justice et son indépendance. Le juge Gentil, est forcément un juge socialiste, même s’il a combattu contre la réforme d’Elisabeth Guigou en 1998… Quand on touche au sacro-saint Nicolas Sarkozy, c’est évidemment un signe d’appartenance à la gauche, pour les cadres de l’UMP. C’est finalement en déversant sa bile sur le juge Gentil que le savant Henri Guaino, ne nous fait pas perde la foi en l’indépendance de la justice. Mais en le sérieux de l’homme politique. Un homme censé nous émouvoir par son respect sans failles des institutions. Un homme capable d’élever nos esprits par son charisme.
Finalement, le crédit de la magistrature n’est pas autant remis en cause que celui de la politique. Que les sauvages donneurs de leçons balayent devant leur porte avant de s’occuper de celle des autres.
Quoi qu’il en soit, toutes ces théories du complot nous paraissent avant tout réactionnaires par les passions qu’elles déchainent. Le manque de recul est d’ailleurs flagrant, ainsi que l’autisme dont font preuve certains responsables politiques. Car même si le complot peut être décrypté comme un engagement, il n’en demeure pas moins au-delà de toute raison, dans une majeure partie des cas.
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Charles des Portes.