L’assemblée Constituante tunisienne a approuvé ce matin un article du projet de Constitution introduisant l’égalité « sans discrimination » entre « citoyens et citoyennes » tunisiens.
« Tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune », stipule l’article 20 du projet de Constitution adopté par 159 voix sur 169 votants selon l’AFP.
C’est le fruit d’un compromis négocié entre les islamistes d’Ennahda, majoritaires à l’assemblée, et l’opposition laïque. Ennahda avait fait scandale durant l’été 2012 en annonçant vouloir introduire le concept de «complémentarité» homme-femme dans la Constitution. Confronté à une levée de bouclier, le parti islamiste a finalement renoncé à ce projet.
La Constituante tunisienne examine depuis hier le chapitre «droits et libertés» du projet de Constitution. Elle a ainsi approuvé l’article 21 qui dispose que «le droit à la vie est sacré. Nul ne peut lui porter atteinte sauf dans les cas extrêmes fixés par la loi». Ce compromis a été critiqué, car d’après des organisations comme Human Rights Watch et Amnesty International, les projets d’articles ne vont pas assez loin pour garantir l’égalité des sexes et ne bannissent pas clairement la peine de mort. D’ailleurs, un amendement en ce sens a été rejeté bien qu’aucune exécution n’ait eu lieu depuis le début des années 1990.