Une nouvelle page s’écrit dans le feuilleton des révoltes agricoles. Aujourd’hui, les éleveurs, plus en colère que jamais, demandent à François Hollande d’en faire plus, peu convaincus par les mesures prises par le gouvernement en leur faveur.
Juin
Ce sont les éleveurs de porcs les plus touchés, et les plus vindicatifs. Mi-juin, le gouvernement et les groupes de grande distribution avaient signé un accord promettant aux éleveurs une plus grande rémunération: la part des prix qui leur est allouée devait augmenter. Mais ils dénoncent aujourd’hui un non-respect de cet accord de la part des grandes surfaces. Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture avait également annoncé un encadrement des promotions sur la viande de porc, ne les rendant possibles qu’en janvier et en septembre.
Juillet
Ces promesses, pourtant porteuses d’un avenir meilleur, n’ont pas calmé la colère des éleveurs. En danger financier pour la plupart, ils ont haussé le ton des revendications. Elles avaient déjà été obtenues après un blocage des abattoirs et le défilé de 4000 éleveurs. Mais cette fois, ils ont frappé plus fort. Réunis dans la nuit du 2 au 3 juillet dernier pour la « Nuit de l’Agriculture en détresse » dans toute la France, ils ont exprimé leur mécontentement face à l’absence d’améliorations. Dans l’ouest du pays, particulièrement en Bretagne, du fumier a été renversé sur des ronds-points, sur les parkings de supermarchés avant d’être enflammé. Ils ont également inscrit sur les vitrines de certains magasins: « On ne rigole plus », « Voleur », « Mangeons français »… Le message est clair.
« Mangeons français »
Dernièrement, les éleveurs ont profité du Tour de France et de ses caravanes publicitaires pour protester une nouvelle fois. C’est le distributeur Carrefour et la marque de saucissons Cochonou qui ont été visés. La raison de ces représailles: ils privilégieraient de la viande étrangère et notamment allemande dans leurs rayons et pour leurs produits. De plus, l’origine de la viande ne serait pas indiquée aux clients. Ils ont notamment bloqué le départ des fameuses 2CV de la marque au vichy rouge et blanc et donc empêché sa distribution de produits publicitaires et d’échantillons. La caravane de Carrefour a également été bloquée, et ce sur trois étapes: en Hautes-Pyrénées, en Normandie et en Bretagne.
Aujourd’hui, les éleveurs ne sont toujours pas apaisés et demandent à François Hollande de forcer les enseignes à réduire leurs marges à leur profit et à informer les clients sur l’origine et la qualité de la viande proposée. Le président s’est positionné en faveur des éleveurs: «Si on veut que l’agriculture continue à vivre, et pas simplement à survivre, il faut lui apporter un soutien». Stéphane Le Foll a déjà débloqué 23 millions d’euros d’aides pour les éleveurs mais «Les agriculteurs ne peuvent pas vivre que des aides, il doit y avoir des prix pour les rémunérer» a encore déclaré le président.