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« Les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain, il est important de les impliquer le plus possible »

Thomas Fabre, chargé des questions européennes au sein de l’UDI jeunes nous dévoile les lignes de force de son engagement politique ainsi que les ambitions qui devraient selon lui guider le projet européen.

1/ Quel a été l’élément déclencheur de votre engagement ?

Je pense que l’élément moteur de mon engagement m’est apparu assez jeune. C’est au lycée, après avoir lu le rapport sur la libéralisation de la croissance écrit par la commission Attali. J’ai été convaincu que la situation difficile que vit notre pays et notre continent actuellement n’était pas une fin en soi. Que si des personnalités pragmatiques avec des convictions profondes arrivaient au pouvoir cela pourrait faire une différence. Bien sûr, cette vision était, avec le recul, un peu simpliste, mais c’est elle qui m’a motivée dans un premier temps à militer politiquement et associativement au sein de la famille centriste. Mon engagement pour l’Europe s’est fait dans le même temps, je crois que pour moi, il ne pouvait pas y avoir d’engagement politique sans engagement européen. C’est une certaine vision de l’avenir.

2/ Pourriez-vous nous présenter les grandes lignes de vos convictions pour l’Europe ?

Mes convictions pour l’Europe sont très profondes. Elles se rapportent tant à mes valeurs qu’à mes idéaux, mais elles sont aussi plus pragmatiques sur des questions comme l’économie, l’écologie ou encore la géopolitique. Je pense que dans le monde tel qu’il est aujourd’hui et qu’il sera demain, la France ne peut plus et ne pourra plus faire sans l’Europe. Comment porter un réel changement dans le monde quand nous sommes que 60 millions et les chinois 1,5 milliards ? Jeune, j’entendais souvent « l’union fait la force », c’est une idée simple qui, je crois, marche tant sur un terrain de foot que dans les négociations politiques internationales. Ensemble, européens, nous portons un idéal. Un idéal démocratique, économique, mais aussi de paix. Qui mieux que les deux plus grands ennemis du XXème siècle pourrait promouvoir la paix?

3/ Quelle dynamique auriez-vous envie d’impulser en faveur des échanges entre jeunes européens ?

Je pense que pour créer l’Europe, pour créer une communauté d’européens qui se sentent unis, l’idée d’échange entre jeunes est excellente. C’est une formidable opportunité de se rencontrer et de partager. Des programmes tels que Erasmus permettent aux jeunes de découvrir l’Europe et d’avoir une réelle ouverture d’esprit. De découvrir et d’apprendre d’une autre culture et souvent d’une autre façon de penser et de voir le monde. Je crois que ces échanges peuvent et doivent aller plus loin que l’université. Avec l’association des Jeunes Européens de nombreux échanges sont déjà organisés et je pense que même entre partis politiques ce type d’échange serait une opportunité formidable. Nous partageons aujourd’hui, 60% de nos lois, qui sont écrites et votées par un même parlement, une même commission et un même conseil. Beaucoup de nos politiques sont aujourd’hui communes ou vont être amenées à l’être. Nous partageons une monnaie et des grandes entreprises, alors, pourquoi ne pas nous rencontrer pour en parler, échanger et même débattre ?  Les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain, il est important de les impliquer le plus possible.

 4/ Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance qui se distinguent par leur caractère innovant ?

Bien sûr, il existe tout type de gouvernance, du plus autoritaire au plus libertaire. Certains pays européens comme l’Allemagne ou le Danemark laissent, par exemple, une place prépondérante à leurs syndicats. Tant dans les conseils d’administrations d’entreprises ou que dans l’élaboration de la loi. C’est une façon d’impliquer les salariés différente de ce qui est aujourd’hui pratiqué en France. Bien sûr, les situations divergent, mais les résultats aussi. Un autre exemple, en Europe toujours, mais en Suisse. Certaines villes utilisent encore un mode de démocratie, qu’on appelle la démocratie directe. C’est un modèle extrême de démocratie participative. Tous les citoyens de la commune âgés de plus de 18 ans peuvent être amenés à voter les lois. C’est un modèle extrême, comme je le disais, mais qui peut nous donner des idées sur comment améliorer le nôtre. Je me souviens avoir regardé une conférence de la fondation « Bill et Mélinda Gates » sur le thème « problème global, solution locale », c’est important en ces temps difficiles que chaque citoyen se sente le plus concerné possible par la vie politique de sa commune ou de son pays. Après tout, nous sommes tous dans le même bateau.

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