Les chiffres de la sécurité routière pour 2015 ne sont pas bons. Une hausse du nombre de décès est à déplorer et les jeunes sont particulièrement touchés.
2015, annus horibillis pour la sécurité routière. En hausse de 2,4% par rapport à 2014, les accidents de la route ont coûté la vie à 3 464 personnes. C’est la deuxième année consécutive d’augmentation de ces chiffres publiés l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). L’organisme parle de « bilan contrasté ».
Première cause de mortalité chez les jeunes
Les bonnes nouvelles sont les baisses du nombre d’accidents corporels, du nombre de blessées et des hospitalisations. Mais rapportés à la hausse du nombre de décès, ces chiffres mettent en exergue l’augmentation d’accidents globalement plus violents. L’implication des jeunes dans ces accidents progresse de manière spectaculaire. En 2015, 622 jeunes hommes et femmes ont perdu la vie sur la route. Ainsi, la mortalité chez les 18-24 ans repart à la hausse cette année (+7%), après une baisse de 8,5% en 2014.
Si on élargit aux 18-29 ans, les chiffres sont inquiétants. Cette catégorie représente 18% de la population sur les routes mais 22% des personnes tuées et un tiers des personnes grièvement blessées. Un décès sur cinq se produit lors d’un accident impliquant un conducteur novice. C’est la 1ère cause de mortalité chez les jeunes. Ces statistiques font froid dans le dos. Pour un directeur d’auto-écoles parisiennes, il n’y a pas de doute, il faut regarder du côté des récentes réformes du permis de conduire « Cela faisait 15 ans qu’il n’y avait pas d’augmentation, et depuis 2 ans, ça monte, il faut se poser les bonnes questions ». Et dénonce l’arrivée du low-cost sur ce marché.
La nouvelle campagne intitulée « Onde de choc » de la prévention routière en janvier 2016.
La vitesse mise en cause
Dans son collimateur, les inspecteurs « de moins en moins bons ». L’une des dernières mesures annoncées par le gouvernement permet de former des postiers pour faire passer l’examen de conduite aux élèves. Avec une formation de deux mois contre un an pour les inspecteurs traditionnels. Le manque d’expérience, le copinage voire le risque de corruption laisse le directeur perplexe. Finalement, il lâche, dépité « Tout ça n’a pas de sens ».
La vitesse se retrouve aussi sur le banc des accusés. Mise en cause dans un quart des accidents mortels sur les dix premiers mois de l’année, le rapport évoque « la trop grande connaissance par les automobilistes de l’implantation des dispositifs de contrôle ». Selon le directeur de l’auto-école, il y a aussi une tendance chez les jeunes à aller plus vite surtout dû à « un manque de sensibilisation ». Pour y remédier, il aimerait un suivi post-permis, après l’examen de passage pour parfaire l’apprentissage.
Enfin, il évoque un risque majeur d’après lui, celui de devenir « comme les USA, avec le permis pour tout le monde, tout de suite » et les conséquences, parfois dramatiques, que cela implique.