A lieu ce jeudi, un conseil des ministres de l’intérieur de l’Union Européenne à Innsbuck (Autriche) pour essayer d’avancer sur l’enjeu de l’immigration européenne.
L’Autriche vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union Européenne et ce, jusqu’au 31 Juillet 2018. Dirigée par une coalition de conservateurs et du parti d’extrême droite (FPÖ), l’Autriche peut à présent organiser et impulser les grandes directions de l’UE. Proche du groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Hongrie), le pays se dit défenseur d’une « Europe qui protège ».
L’actuel ministre de l’intérieur autrichien, membre du parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), Herbert Kickl est partisan d’une révolution du droit d’asile pour qu’aucun migrant ne puisse demander l’asile sur le sol européen. Une note confidentielle des autorités autrichiennes dévoilée par Le Monde résumait la volonté de Vienne de ne garantir l’asile qu’à ceux « qui respectent les valeurs de l’UE et ses droits et libertés fondamentales« .
Lors de ce conseil des ministres de l’intérieur, l’Autriche devrait défendre la création de plates-formes dans des pays hors de l’Union Européenne, sûrement en Afrique. Pour le moment, aucun pays du continent de l’autre côté de la Méditerranée n’a accepté cette idée et le Maroc et la Tunisie ont refusé.
Cette proposition devrait être soutenu par les défenseurs d’une Europe forteresse, hostile à l’immigration pourtant en baisse depuis 2015, c’est à dire Matteo Salvini (Italie), Horst Seehofer (Allemagne) et les ministres membres du groupe de Visegrad.
Une opposition des leaders libéraux progressistes
Rappelé lors de son discours au Congrès, lundi dernier, Emmanuel Macron veut défendre un projet européen humaniste face aux nationalistes, devenus de plus en plus bruyants ces dernières années : « Toute politique nationaliste de court terme ne réglera en rien la situation migratoire […] Jamais la France n’acceptera les solutions de facilité que d’aucuns aujourd’hui proposent et qui consisteraient à organiser des déportations à travers l’Europe pour aller mettre dans je ne sais quel camp à ses frontières« .
L’objectif de Gerard Colomb serait de convaincre le gouvernement italien de Giuseppe Conte de créer des « centres contrôlés ». Dans ces hot spots fermés, les migrants seraient triés pour être classés en tant que migrants économiques ou réfugiés. Le gouvernement italien, par l’intermédiaire de Matteo Salvini, a, pour le moment, annoncé que tous les ports italiens seraient fermés aux ONG secourant les migrants.