Les Français peuvent désormais acheter plus d’une cartouche de cigarettes de Belgique. Les règles ont changé le 29 mars dernier avec un décret national supprimant la limite de 200 cigarettes par personne. Il est toutefois interdit de ramener des cigarettes si ce n’est pas pour sa propre consommation. Afin d’éviter les confusions, les douaniers de Dunkerque ont organisé, mardi dernier, un contrôle à Steenvoorde, commune située à 2 kilomètres de la frontière belge.
« Bonjour monsieur, douanes françaises, d’où venez-vous ? ». Au compte-goutte, les véhicules sont surveillés sur la route départementale. Les agents déroulent les questions : « Des achats de tabac ou de cigarettes en Belgique ? Quelle quantité ? ».
Les voitures suspectes sont immobilisées, ouvertes et fouillées. Cigarettes cachées, paquets de différentes marques… Les douaniers cherchent des indices d’une possible revente. C’est également l’occasion d’échanger avec les automobilistes et de leur rappeler la nouvelle réglementation, pas toujours claire.
« Il y a une confusion dans la tête des gens. Quand le décret est paru, les médias ont dit partout que ça y est, c'est open-bar, on peut aller chercher du tabac comme on veut », explique la directrice régionale des douanes de Dunkerque Frédérique Durand.
Ce n’est pourtant pas ce qui est inscrit dans le décret. Il n’y a effectivement plus de limite du nombre de cartouches de cigarettes, « mais quelles que soient les quantités de tabac, vous n'avez pas le droit de ramener ce tabac dès lors qu'il n'est pas pour votre propre consommation », poursuit Frédérique Durand.
L’objectif : empêcher l’émergence de réseaux de revente. Les contrôles de la douane ciblent donc « des personnes qui seraient tentées d'aller chercher du tabac dans le pays d'à côté pour le revendre ou même de le ramener pour des amis, même ça, c'est interdit », souligne la directrice.
Les personnes dérogeant aux règles risquent une amende proportionnelle à la quantité de tabac rapportée, et la saisie des cartouches. Le mois dernier, les douaniers ont saisi près de quarante kilos de tabac illégal à la frontière belge.
Si le critère de la consommation personnelle permet de lutter contre les trafics, il protège également l’activité des buralistes français situés à proximité de la frontière. « Ce n'est pas normal qu'on ramasse des paquets de cigarettes qui ne viennent pas de chez nous. Dans les poubelles de nos établissements, il y en a partout », regrette François Guilbert, secrétaire général de la fédération des buralistes des Hauts-de-France.
Selon ses calculs, la vente de tabac dans la région à baissé de 10% depuis le début de l’année.