Le fabricant de chaussures a été placé lundi en redressement judiciaire. 400 employés sont sur la sellette.
« C’est vrai qu’on ne sait pas ce qu’il va se passer maintenant », soupire une salariée de la boutique Bata des Halles, en train de ranger une boîte de chaussures. Déclaré en cessation de paiement fin janvier, Bata vient d’être placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. L’administrateur judiciaire étudie désormais les différentes offres de reprise qui peuvent être déposées jusqu’au 9 mars.
Face aux difficultés, l’employée reste prudente : « on sait juste que nos emplois sont garantis pour l’instant ». L’entreprise affirme quant à elle que « les salariés font confiance à la direction. Ils savent que la priorité est la sécurité de l’emploi ». Malgré ces déclarations, les syndicats de la CFDT se tiennent sur leurs gardes car l’avenir du chausseur est incertain.
Bata avait déposé son bilan en novembre 2014. ABC chaussures, groupe conduit par François de la Ménahèze, récupère 72 des 136 magasins. Pour de maigres résultats. Fin 2015, le chiffre d’affaires s’établit à 31,8 millions d’euros, bien loin des 42 visés par le groupe. Difficile pour les salariés de ne pas remarquer la baisse de consommation dès le mois de septembre. « Jusqu’au troisième trimestre, les chiffres étaient corrects, puis il y a eu une baisse de la consommation avec l’hiver très doux et les attentats. Ces événements ont dissuadé les consommateurs de se déplacer », justifie l’entreprise.
Les raisons de la chute du chiffre d’affaires ne sont pourtant pas seulement conjoncturelles. Pour diversifier l’offre de Bata, la direction avait prévu de lancer une ligne de produits sports dès l’arrivée de la Ménahèze fin 2014. Un an plus tard, les articles sportwear se font toujours attendre. La concurrence d’Internet a également affaibli le chausseur, qui veut rattraper son retard en développant son offre numérique.