Le calvaire est enfin terminé à Nairobi. 4 jours après l’attaque du centre commercial Westgate par des islamistes ; le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé la fin de l’attaque hier à 18h30. Il a également décrété 3 jours de deuil national à partir d’aujourd’hui. Les insurgés islamistes somaliens shebabs, qui ont revendiqué l’attaque, avaient dit agir en représailles à l’intervention militaire kényane en Somalie lancée fin 2011.
Le bilan provisoire est très lourd : 175 blessés et 68 morts : 62 civils et 6 membres des forces de l’ordre selon les autorités kényanes. Les shebabs affirment pourtant avoir tué 137 personnes sur twitter. Cinq d’entre eux ont été tués, et 11 placés en détention. Des doutes demeurent sur l’identité des membres du commando. «Les experts médico-légaux travaillent à établir les nationalités des terroristes», a déclaré Uhuru Kenyatta. Dans la presse, des rumeurs ont circulé sur la présence de combattants étrangers, notamment américains et britanniques.
Qui sont les shebabs ?
Ce groupe islamiste né en 2006 en Somalie a été rallié à Al Qaïda en 2012. Son nom signifie « jeunes » en arabe (al-Shabaad), les membres étant recrutés jeunes. Le mouvement est motivé par le nationalisme somalien, souhaitant imposer un État islamiste fondé sur la charia dans le pays. Les shebabs sont bien organisés, financés par des jihadistes étrangers, mais également avec des taxes appliquées dans les zones qu’ils dominent. Ils sont également connus pour intimider la population somalienne ce qui leur a permis de gagner le contrôle d’une large partie de Mogadiscio, du centre et du sud du pays.
Leurs méthodes et leurs discours sont extrémistes. Les attentats-suicides associés aux shebabs sont nombreux : en avril, 34 morts dans un tribunal ; en juin, 9 morts dans un bâtiment de l’ONU. Début septembre, le président somalien Hassen Cheikh Mohammoud est sorti indemne d’une embuscade des shebabs sur son convoi. L’attaque du centre commercial est clairement dirigée contre le gouvernement kényan, qui avait participé en 2011 à une opération pour contrôler le sud de la Somalie. Sur leur compte Twitter, l’organisation terroriste a d’ailleurs écrit : «Le gouvernement kényan sera tenu pour responsable des vies perdues à Westgate».
Le groupe, qui compte quelques milliers de membres dans le monde affiche, avec cette opération de communication morbide, sa puissance au niveau international.
Crédit photo : REUTERS/Siegfried Modola / Keystone