Depuis lundi, Patrick et Isabelle Balkany sont devant la justice pour fraude fiscale et corruption. Seul à la barre, le maire de Levallois-Perret se donne en spectacle. Jusque dans la sonnerie de son téléphone.
Il a débuté sur les planches avant de faire de la politique. Le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany serait-il entrain de renouer avec ses premières amours lors de son procès ? Jugé depuis ce lundi par le tribunal correctionnel de Paris avec son épouse Isabelle, Patrick Balkany a décidé de jouer (et faire rire !) durant son procès ultra-médiatique.
A l’ouverture du troisième jour d’audience, Patrick Balkany est sur le banc des prévenus quand son téléphone sonne ! Déjouant les pronostics les plus fous, c’est alors que retenti un extrait de la bande originale du film « Les Tontons flingueurs », selon plusieurs journalistes sur place qui relatent cette information sur leur compte Twitter.
Bienvenue au Balkany-show, à voir jusqu’au 20 juin 2019
Patrick Balkany, qui a décidé de s’exprimer, n’en est pas à sa première provocation. Lundi, lors de sa première arrivée au tribunal, il lançait aux journalistes « croire que le festival de Cannes débutait demain » avant de recadrer, devant les caméras, son avocat Eric Dupond-Moretti après une approximation sur son âge. « On a commencé la politique riches, on la finit pauvres » affirme le maire de Levallois, dont le patrimoine est estimé à 13 millions d’euros.
Alors qu’il sera jugé la semaine prochaine pour « corruption », Patrick Balkany s’estime innocent. Et d’affirmer, devant le juge :« Je n’ai jamais été corrompu par personne. Et je m’en félicité : j’ai horreur de la corruption » . L’édile de 70 ans s’est dit « désolé pour l’administration fiscale qui ne comprend pas que l’on puisse dépenser plus que ce l’on gagne quand on a de l’argent en banque ». Et de justifier : « on avait des lingots, des espèces, on les a utilisés ».
Patrick Balkany, qui « n’a pas un amour fou pour le fisc » pense que les services fiscaux « l’adore » car il affirme leur avoir « quand même versé 1,5 millions d’euros ». Dans un moment surréaliste, il s’est même permis un conseil… au Fisc : « il faut faire confiance aux gens, il ne faut pas leur taper dessus sans cesse ». Le tout, avant de lancer une invitation au juge : « je me serai bien passé d’être devant vous. J’aurais préféré prendre le café avec vous ».
Fraude fiscale, blanchiment, corruption
« Quand on a rien à se reprocher, on se sent bien ». Les Balkany, Patrick et Isabelle, doivent répondre des accusations de « fraude fiscale », « blanchiment », « corruption » et « prise illégale d’intérêts ». Ceux qui ont érigés le « clientélisme » en doctrine politique sont soupçonnés d’avoir dissimulé 13 millions d’euros au fisc, dont trois luxueuses villas au Maroc et dans les Caraïbes, acquises grâce à des « fonds occultes » .
Dans le collimateur de la justice depuis plusieurs décennies, le baron des Hauts-de-Seine et son épouse tombent en 2013 par les révélations d’un ancien proche. Didier Schuller indiquent aux enquêteurs un patrimoine immobilier conséquent et non-déclaré. En réalité, ils mettent au jour « un système de blanchiment à grande échelle », « un réseau de société offshore », « des montages financiers complexes » et « une corruption active et passive » . Aujourd’hui, Patrick et Isabelle Balkany encourent 10 ans de prison mais promettent de « se représenter en 2020 ».
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