Les Verts célèbrent aujourd’hui leurs 30 ans. Certaines de leurs idées se sont imposées dans la société, mais le parti a surtout réussir à s’offrir une place dans le paysage politique français.
Les Verts comptent désormais 17 députés, 12 sénateurs, 16 eurodéputés et deux ministres.
Les grands alliés du PS
Les 28 et 29 janvier 1984 à Clichy, les Verts naissent d’une fusion entre deux mouvement politiques : la Confédération écologiste et le Parti écologiste. Militants contre l’extension du camp militaire du Larzac, contre Fessenheim ou encore associatifs : le parti est complètement déstructuré et il mettra longtemps à se structurer.
Le 24 avril 1988, Antoine Waechter, est premier candidat du mouvement à l’élection présidentielle. Il obtient 3,78 % des voix (En 1974 déjà, l’agronome René Dumont avait été le premier écologiste à se lancer dans la course, récoltant 1,2 % des voix).
Progressivement, les Verts lucides, savent que l’alliance est l’assurance du succès. Ils se décident alors à abandonner leur aspect associatif, pour se politiser et se crédibiliser. En 1997, sous Lionel Jospin, Dominique Voynet est la première Vert à devenir ministre (Environnement). Elle devient ainsi une figure majeure du parti.
Affaiblis par cette expérience du pouvoir, considérée par une partie de leur électorat comme une compromission voir une trahison, les Verts reprennent des couleurs grâce à la percée du mouvement Europe Ecologie, aux européennes de 2009.
L’écologie et le gouvernement
Dans la foulée, la fusion des Verts et d’Europe Ecologie et la conclusion d’une alliance avec le PS, permettent aux écolos de retenter l’expérience du pouvoir. Et si la légitimité de leur participation au gouvernement est contestée depuis 2012, les écologistes Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement) entendent continuer à «agir de l’intérieur».
Paradoxalement, depuis trente ans, ils ont obtenu des scores électoraux en dents de scie et la crise a fait logiquement passer leurs combats (transition énergétique, écotaxe, etc.) au second plan.
Les Verts à l’épreuve du pouvoir
Trente ans plus tard, les Verts ont encore du mal à échapper au clivage gauche-droite. En raison du système électoral, ils n’arrivent pas à faire porter l’écologie au dessus des partis traditionnels.
Les Verts ont aussi échoué à changer l’image de la politique (ce qui était leur première ambition). Ils le font en interne, avec la parité, par exemple, Mais ils ont perdu toute leur crédibilité lors de leur alliance avec le PS.
«Au moment où l’urgence écologique est majeure, nous n’avons jamais été aussi faibles», confirme Noël Mamère, candidat du parti à la présidentielle de 2002, qui a claqué la porte en 2013.
Alexandre Legrix