Aujourd’hui, date de l’Indeppendence Day, les 300.000 citoyens des États-Uni l’un des événements les plus marquants de leur histoire : la naissance de la première démocratie moderne, du premier État de liberté. Le 4 juillet 1776, par la Déclaration d’indépendance, treize colonies britanniques d’Amérique du Nord font sécession du Royaume-Uni. C’est l’occasion de revenir sur ce jour mémorable qui a participé à la constitution des mythes fondateurs qui se sont ancrés dans l’esprit de chaque Etats-unien.
Un contexte colonial
En 1620, le Mayflower accoste sur les côtes Est du nouveau monde, amenant à son bord une centaine de migrants protestants anglo-saxon et parmi eux, les Pilgrim fathers (Pères pèlerins). Ces derniers sont reconnus par les Américains comme étant ceux de qui ils tiennent leur vertu morale. En effet les Pilgrim fathers étaient des religieux dissidents, échappant aux persécutions perpétrées par le roi britannique, Jacques Ie, pour pouvoir pratiquer en toute liberté leur religion en respectant les principes puritains. Ils sont considérés, au même titre que Georges Washington et Thomas Jefferson, comme des Funding fathers (Pères fondateurs), pour avoir institué des valeurs indispensables à l’Amérique d’aujourd’hui.
Les prémices d’une marche vers l’indépendance
Après la Guerre de Sept Ans qui opposa la Grande Bretagne à la France et à l’Espagne, les caisses de la Couronne britannique étaient vides, le gouvernement décida alors de mettre les colons américains à contribution pour réduire l’impact des frais de guerre dans la métropole. Ce fut l’arrivée de lourdes taxes aux colonies américaines notamment sur le sucre, les services publics et le thé dans les années 1760 et début 1770, qui mirent le feu au poudre. Les colons refusèrent cependant de payer, du fait que d’une part ils n’étaient pas mêlés à la guerre et d’autre part, parce qu’ils n’étaient pas représentés à la Chambre des communes, d’où le slogan « no taxation without representation » (trad. « pas de taxes sans représentation », ndlr). De plus, ils s’étaient vus interdire la conquête de l’Ouest par décret royal pour éviter toute guerre avec les Amérindiens. Aussi, les treize colonies, par leur statut légal et le monopole de la métropole, ne pouvaient faire commerce de certaines marchandises comme le thé, et se voyaient aussi interdites de commercer avec d’autres pays que la Grande Bretagne.
Le Boston Tea Party
En 1973, l’année de la taxe sur le thé, la révolte qui a mis le feu au poudre éclata à Boston dans la baie du Massachusetts. La Compagnie anglaise qui avait des dettes colossales et un stock de thé à écouler, se voyait menacer par la contrebande. Westminster vota alors le Tea Act, qui permis à la Compagnie de vendre son thé moins chère que la contrebande et les autres importateur, puisque détaxé, provocant la ruine des principaux intéressés. John Dickinson, grand défenseur des intérêts des colons, les appela à boycotter la Compagnie. En décembre 1773, soixante « Fils de la liberté » envahirent, habillés en Amérindiens, les trois bateaux encore au quai pour renversé à la mer leur cargaison d’une valeur de 10.000 livres.
Les débuts de la guerre d’indépendance
En 1775, les Américains trouvèrent des soutiens au Canada, deux régiments décidèrent de les suivre dans leur guerre contre la métropole britannique. Au début du conflit, les milices qu’avait mises en place George Washington, sur la demande du Congrès connurent plusieurs succès alors qu’ils combattaient une armée bien plus expérimentée et bien mieux équipée.
La déclaration d’indépendance et la fin de la guerre
En 1776, après que la Virginie ait adopté une première Déclaration des Droits, Thomas Jefferson, futur troisième Président des États-Unis d’Amérique, fut chargé de rédiger une ébauche de Déclaration d’indépendance. Le texte fut approuvé le 4 juillet de la même année par le Congrès. Les treize États proclamèrent leur indépendance face au Royaume britannique tout en gardant leur souveraineté les uns vis à vis des autres. Cependant les quelques volontaires américains, sans matériel ni munition, n’étaient pas de poids face aux troupes envoyées par Londres. Mais après quelques victoires comme la prise de New-York et Rhode Island, le général Howe fit une tentative qui surprit les Américains comme les Anglais et leurs alliés allemands. Il traversa le lac gelé le jour de Noël pour attaquer par surprise les troupes allemandes, ce qui lui offrit une victoire rapide qui renforça le moral de ses compatriotes qui s’engagèrent massivement dans les milices de Washington. Après que Howe soit parti avec près de seize mille hommes récupérer la Pennsylvanie, une nouvelle bataille prend place à Saratoga. Le général Burgoyne, remplaçant de Carleton, avait besoin, à cause de la déroute que connaissaient les Anglais, de renfort. Dans ce manque d’effectifs, les Anglais perdirent la bataille du 19 septembre 1777 sur les hauteurs de Bemis Heights, sans perdre toutefois leurs positions. L’armée subit une nouvelle défaite lors de la bataille de Bennington le 16 août, les troupes de la Nouvelle-Angleterre furent défaites. Le 7 octobre suivant, Burgoyne fut contraint de capituler à Saratoga, ce qui marqua un tournant dans la guerre, puisque les insurgés détinrent une artillerie important, des armes et dix mille prisonnier.
Le soutient des ennemis de l’Angleterre
Quand les ennemis européens de la couronne britannique eurent conscience d’une possibilité de victoire pour les insurgés. En 1777, Louis XVI représenté par le marquis de La Fayette, suivi par l’Espagne et d’autres provinces européenne, s’engagèrent dans le conflit au côté des Américains. À la fin de l’année 1777 et au début de 1778, Washington et ses hommes firent preuve d’une endurance surhumaine, à combattre malgré le manque de vêtements, de nourriture, et d’hygiène, ainsi que les maladies qui contaminaient de plus en plus d’hommes, continuèrent les combats. Dès février 1778, la France signa un traité d’amitié avec les insurgés américains, ce qui permit d’ouvrir un nouveau front, celui de la Martinique. Les différentes victoires de la coalition antibritannique permirent à Washington et Rambuteau de commander une opération qui fut décisive dans plusieurs régions américaines : Camden, Cornwallis et même Wilmington. En parallèle, La Fayette, chargé de maintenir le front en Virginie contre des forces quatre fois supérieures, mais y arriva contre toute attente britannique. Après une nouvelle conquête en 1781 et 1782, la dette de la couronne britannique déjà très élevée se vit accrue à tel point, que cela mettait en danger son économie. Le nouvel homme aux affaires à Londres, Lord North, qui était whig, donc libéral, contrairement à son prédécesseur torry, conservateur demanda la paix à Versailles. La France elle aussi au bord du gouffre financier accepta.
La victoire des Américains
Le 30 novembre 1782, s’ouvrirent les discussions entre les belligérants. Le 3 février 1783, le traité définitif fut signé entre ministres plénipotentiaires. Les Britanniques vaincus, durent reconnaître l’autonomie des États-Unis en signant le traité de Paris le 3 septembre 1783.
Après une guerre d’indépendance de près de vingt ans, les États-Unis furent la première colonie à avoir obtenu son indépendance. Il fallut attendre 1787 pour que la convention réunie à Philadelphie accepte et promulgue la constitution le 4 mars, faisant du pays la première Démocratie moderne.