Aujourd’hui, mardi 31 mars, est une date cruciale pour les négociations nucléaires entre l’Iran et le P5+1 (membres du conseil de sécurité : Chine, Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni + l’Allemagne).
Dernière ligne droite avant la signature des accords nucléaires. Après des mois de discussion ces puissances doivent finaliser les grandes lignes de l’accord avant de régler les détails et de signer définitivement celui-ci le 30 juin 2015. « Il y a toujours des points difficiles. Nous travaillons très dur pour les résoudre, nous allons travailler tard dans la nuit et demain, avec l’objectif de parvenir à quelque chose », a déclaré lundi soir le secrétaire d’État américain John Kerry à CNN.
Alors qu’il ne leur reste que quelques heures, le doute et l’incertitude planent encore à Lausanne, en Suisse, point de rendez-vous des réunions. L’Iran et le P5+1 peinent à trouver un compromis. L’objectif de cet accord est de mettre fin aux discordes qui pénalisent ces puissances depuis 12 ans. « Il faudra des choses précises, quantifiées et avec des délais sur tous les principaux paramètres», souligne un diplomate occidental. Mais tout le monde n’est pas d’accord. L’Occident ne veut pas que l’Iran se serve de son programme nucléaire civil pour obtenir la bombe atomique. Ils souhaitent la transparence. En contre partie, l’Iran demande que les sanctions économiques et diplomatiques soient levées de suite car elles bloquent la croissance du pays. Mais le P5 + 1 veut qu’elle soit graduelle. « Les Iraniens voudraient que l’on lève tout, tout de suite » a affirmé un diplomate occidental.D’autres problèmes s’ajoutent à ceux là : la durée de l’accord, l’Occident souhaite signer pour 15 ans – même si certains éléments ne pourront pas durer si longtemps – mais Téhéran ne veut pas excéder les 10 ans et l’adoption du mécanisme snap back, qui permettrait aux Occidentaux de réimposer des sanctions si l’Iran ne respecte pas l’accord, pose un soucis de confiance à Téhéran.
Les réunions vont se poursuivre aujourd’hui, chacun veut trouver une solution d’ici ce soir. Washington ne veut pas « se précipiter pour conclure un mauvais accord. » Plusieurs membres de la réunion sont du même avis : si rien n’est signé d’ici ce soir, il n’y aura pas rupture entre l’Iran et le P5+1.