Une délégation de « gilets jaunes » a été reçue par Michelle Bachelet, la Haut-Commissariat des droits de l’homme à Genève. Cette dernière a réclamé une enquête approfondie au gouvernement français suite aux nombreux blessés provoqués par des violences policières lors des manifestations.
Mercredi 6 mars, Michelle Bachelet a tenu un discours devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève :
« Nous encourageons le gouvernement à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force. »
Selon les chiffres officiels, 2 000 personnes ont été blessées par les forces de l’ordre lors des manifestations des « gilets jaunes ».
La polémique sur l’usage des Lanceurs de Balles de Défense
Fin décembre l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), la police des polices, s’est vu confier une cinquantaine d’enquêtes contre des policiers qui auraient eu des comportements abusifs envers des manifestants. Aujourd’hui il s’agit d’une centaine de dossiers.
Depuis, l’usage du LBD fait polémique. Plusieurs gilets jaunes blessés au visage par cette arme ont décidé de porter plainte. Les organisations syndicales ont saisi le Conseil d’Etat pour interdire l’usage du LBD lors des manifestations. Mais vendredi 1er février 2019, le juge des référés du Conseil d’Etat a maintenu son usage.
Lors des moments forts du mouvement, 80 000 policiers étaient déployés partout en France pour maintenir l’ordre.
Selon une enquête de David Dufresne, spécialiste du maintien de l’ordre pour Médiapart, c’est du jamais vu. Le journaliste relève 206 blessures à la tête dont 22 personnes éborgnées, 5 mains arrachées et 4 blessures aux parties génitales.
Le 24 décembre, le premier ministre s’est dit « déterminé à ramener l’ordre ». Le 14 janvier 2019, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il ne connaissait « aucun policier qui ait attaqué des gilets jaunes ».
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a rappelé que les gilets jaunes manifestent contre « ce qu’ils considèrent comme exclusion des droits économiques et participation aux affaires publiques ». Elle a également ajouté que les manifestants « réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes. Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force ».