A l’occasion des concerts qu’organise la radio pour la Fête de la Musique, la rédaction a rencontré Lou Berry, un des nombreux artistes qui se produiront sur scène ce samedi. Rencontre avec ce musicien polyvalent…
Musicien, compositeur et DJ, il y a un truc que tu ne sais pas faire ?
Lou Berry: J’ai commencé, petit, par le piano ensuite j’ai continué avec un peu de guitare. J’avais des potes qui jouaient de la guitare, je trouvais ça cool et ça m’a donné envie de m’y mettre un peu. (depuis 2-3 ans ndlr) . J’ai un aussi un passé de choriste… (rires) Puis je suis arrivé à la musique assistée par ordinateurs ce qui m’a vraiment permis de faire des compositions. Cela consiste à utiliser des logiciels permettant de travailler des sons, les modifier et arranger le tout pour en faire une composition. Je pars de zéro. Je n’utilise pas de sample sauf pour les quelques sons raps. Je ne suis pas vraiment adepte de la pratique en fait. Je trouve que c’est un peu « recycler », j’ai moins l’impression que cela vient de moi.
Tu peux nous parler de ta récente collaboration (Time avec Eylia Turini ndlr) ?
Lou Berry: Il y a pas mal de gens qui ont beaucoup de talents dans mon entourage. Eylia Turini a une voix très soul, j’ai fait la production tout seul et on a chacun écrit des paroles. Je pense qu’il y aura d’autres collaborations avec elle. J’aime bien proposer mon son pour des artistes et voir ce que cela donne à la fin. Le chant n’est pas vraiment ma partie. Je suis beaucoup plus centré sur l’aspect composition et j’y passe beaucoup plus de temps.
Comment tu décrirais ton ou plutôt tes styles de musique ?
Lou Berry: J’ai peur d’avoir à choisir un jour. C’est mon problème, j’ai peur de perdre les gens…(rires). Quand j’ai commencé mes compositions, j’avais un style très rock/blues/soul plus « rétro ». A l’aide des logiciels, j’ai évolué vers une perspective plus électronique. Je m’en rends compte, je travaille actuellement sur un son deep-house alors que je n’aurais jamais pensé faire ça il y a un an. En soi, c’est une force et une faiblesse. Cela permet d’être plus diversifié mais d’un autre côté, je n’ai pas d’empreinte particulière grâce à laquelle on peut m’identifier. Je n’ai pas de style prédéfini.
Tu peux nous en dire un peu plus sur tes influences ?
Lou Berry: Mon père écoute du jazz en permanence donc je baigne dedans depuis tout petit et même pas mal de black music qui met un petit côté funky dans mes compositions. J’apprécie particulièrement le label Roche Musique et mention spéciale à FKJ, c’est « the grooveman », il est incroyable et même en live.
Mais je m’inspire plus de genres en général que d’artistes en particulier. Comme je suis sur plusieurs styles, à la fois, j’essaie d’être le plus éclectique possible. Pour moi m’inspirer d’un seul artiste, d’un seul album, c’est à la limite de la copie. Si tu te bases sur un genre ou même plusieurs, tu crées quelque chose de nouveau.
T’as vraiment envie d’être un pionnier en fait ?
Lou Berry: Pas forcément un pionnier ! Mais de me différencier d’une façon ou d’une autre. Après je ne peux pas tout mélanger. Même s’il y aura toujours une influence funky même dans mes morceaux deep-house.
J’ai eu un coup de cœur pour le morceau Lost qui me rappelle un peu James Blake. On pourrait en apprendre plus sur ce morceau ?
Lou Berry: L’histoire de ce morceau est assez drôle c’est marrant que tu me poses cette question. En fait, à la base, j’avais enregistré une petite partie au piano mais je ne pouvais pas en faire grand chose. Et un soir, j’ai décidé de le renverser, j’y ai ajouté un petit beat hip-hop, quelques paroles et voilà comme ça s’est fait sur un coup de tête. C’est souvent sur un coup de tête que je compose au final.
Donc c’est très spontané en fait ?
Lou Berry: Ouais exactement, j’ajoute des éléments sur certains morceaux auxquels je ne pensais pas 5 secondes avant. C’est vraiment au feeling et naturel.
Tu es étudiant à côté, t’as pas envie de faire une carrière dans la musique ?
Lou Berry: Je pense que l’un sans l’autre n’est pas du tout impossible contrairement à ce que certaines personnes disent. Je suis en école de commerce donc j’ai pas mal de temps à côté. J’irai jusqu’au master quoiqu’il arrive sauf si tu me vois en tournée dans deux ans aux Etats-Unis (rires). Il m’en faudrait beaucoup pour lâcher mes études et au final, je pourrais toujours travailler dans le secteur de la musique ou dans l’art en général.
Je vais revenir sur les paroles de tes chansons. L’amour est un thème récurrent de ton EP We’re Used To Be. Tu t’inspires de ta vie ou t’aimes te la jouer romantique ?
Lou Berry: (Après hésitations et rires). Si certaines personnes lisent cette interview, elles vont avoir un petit sourire… C’est un mélange des deux on va dire. J’aimerais sortir de cette image. Je ne suis pas un grand parolier, c’est plus le chant et les paroles qui agrémentent la musique que l’inverse. Ca m’arrive de mettre des paroles à contrecœur parce que les gens sont moins réceptifs aux instrumentaux. Malheureusement. Oui, il y a des choses concernant ma vie privée mais c’est pas vraiment très profond. Un de mes buts et d’apporter plus de travail sur les paroles en ce qui concerne les prochains morceaux
Tu as choisi l’anglais au détriment du français. Tu penses que c’est plus difficile de se faire connaitre quand on écrit en français ?
Lou Berry: C’est un choix, t’as pas le même public quand tu chantes en anglais. Après c’est vrai que ça dépend des genres musicaux. Si tu poses un peu de voix sur un morceau de deep-house, c’est rare d’avoir des trucs en français. Je pense que l’anglais est une langue qui se porte mieux à la musique que le français, après ça, c’est plus une question de goût. Mais c’est pas impossible de faire de la bonne musique en français regarde Ben l’Oncle Soul, je kiffe ce qu’il fait.
Un petit mot pour la fin ?
Lou Berry: Je remercie Radio VL pour cet interview et pour le concert organisé le 21 et j’invite tous ceux qui lisent cet article et ne me connaissent pas encore à découvrir mon univers musical.
D’autres morceaux de Lou Berry sont à découvrir ici. Rendez-vous le 21 juin pour une soirée spéciale organisée par Radio VL.