Des résultats historiquement bas pour le PS et LR, EELV qui appelle aux dons, le PCF qui a perdu le vote des ouvriers… Quelles conséquences de ce chaos politique sur ces partis traditionnels de la Vè République ?
Le premier tour de la présidentielle 2022 sonne comme une défaite historique pour les partis traditionnels, dont aucun ne passe la barre des 5%. Valérie Pécresse (Les Républicains) a créé un choc en ne réussissant à convaincre que 4, 79% des Français. La candidate du Parti Socialiste a fini d’enterrer la gauche traditionnelle avec un score miséreux de 1,74%, se situant après Fabien Roussel (Parti Communiste Français) qui a réuni 2,31% des votes. Le candidat Yannick Jadot déçoit après les bons résultats des Verts aux élections municipales et régionales, avec 4,58% des voix.
Tous ces partis ont vu leurs électeurs se diriger vers des partis plus récents ( En Marche!, 27,60%, La France Insoumise, 21,95%, Reconquête, 7,05%) ou d’opposition (Front National, 23,41%).
Reconstruire les partis
C’est le score le plus faible jamais enregistré par les Républicains. Cela se fait dans la continuité de 2017 où François Fillon était arrivé en troisième position avec 20% des voix. C’était la première fois dans l’histoire de la Vème République que le principal parti de droite échouait à accéder au second tour.
Tous les autres partis s’interrogent : comment réunir à nouveau ? Faire entendre leurs idées ? Qu’est-ce qui aurait pu mieux marcher ?
Appels aux dons
Pour tous ces partis, pas de remboursement par la Commission nationale des comptes. En effet, il faut atteindre les 5% pour cela. 8 candidats sur 12 sont concernés. Ils toucheront toutefois 800 000 € pour leur participation. Les autres candidats auront un remboursement de leurs frais de campagne à hauteur de 47,5%, soit l’équivalent d’environ 8 millions d’euros.
La surprise du résultat a été grande pour les partisans d’Europe Ecologie Les Verts. Yannick Jadot a appelé aux dons dès l’annonce des résultats, afin de rembourser le prêt de plus de 6 millions d’euros investi pour la campagne.
« L’écologie a besoin dès ce soir de votre soutien financier pour finir ses combats. »
Yannick Jadot
Même choc pour Valérie Pécresse, qui a appelé aux dons également. S’adressant aux « défenseurs du pluralisme politique« , à ceux qui ont « voté utile« , aux « Français attachés à la liberté d’expression » elle affirme que « Les Républicains ne peuvent pas faire face à ces dépenses« . Elle a de plus annoncé être personnellement endettée de 5 million d’euros.
« Il en va de la survie de la droite républicaine«
Valérie Pécresse
L’enjeux vital des législatives
Les candidats doivent maintenant tout miser sur les législatives qui se tiendront les dimanches 12 et 19 juin. En effet, les élections législatives permettent de faire vivre les partis, puisque près de la moitié de leur budget annuel provient de ces élections. Pourquoi ? Car les partis sont dotés d’un financement public annuel fixé en fonction des voix recueillis lors des législatives. Le parti reçoit 1,42€ par voix collectée et par an, s’il a obtenu au moins 1% des voix dans cinquante circonscriptions. Cette somme peut se voir réduite si les partis ne respectent pas l’obligation de parité dans les candidatures des députés.
En plus de cela, chaque parlementaire élu rapporte à son parti 37 731,14€ par an. Alors que le PS et LR étaient les partis recevant les plus gros financements en 2016 (respectivement 24,9 millions d’euros et 18,5 millions) l’arrivée de nouveaux partis en 2016 a changé la donne et a affaibli ces grands partis traditionnels. La survie de ces partis dépend donc en grande partie de leur résultats aux législatives. Le leader du parti socialiste Olivier Faure appelle déjà la gauche à s’unir pour les législatives.