Depuis le début de la semaine, différents médias français – Le Monde, Mediapart et L’Express –dévoilent morceau par morceau les comptes de l’UMP. C’est mardi que l’UMP présente officiellement la dette du parti qui s’élève à 75,5 M€. Les réactions de la part des concernés et du pouvoir en place ne manquent pas.
La publication des comptes de l’UMP
Après la fin de la campagne présidentielle de 2012, les comptes de l’UMP, vont mal, et tout le monde le sait. La campagne lui a couté plus de 21 M€, puisque la Commission Nationale des Comptes de Campagne et de Financement Politique (CNCCFP) a refusé de rembourser ces comptes, puisqu’ils dépassaient de près de 400.000 € les 21 M autorisés. L’UMP a donc fait un large appel au don pour rétablir ses finances, mais aussi, payer l’amende de Nicolas Sarkozy, pour ce dépassement de budget. Il reste à savoir maintenant s’il y a aussi eu des dérives qui expliquent le mauvais état des finances. Le titre du journal le monde semble sans appel : Les comptes de l’UMP accréditent l’hypothèse de dérives en 2012. En effet, l’augmentation impressionnante du total des charges est incomparable, largement supérieur à 2007, qui se résume à l’explosion des frais de communication et de meetings, pourrait confirmer les accusations de doubles facturation. Et si les financements publics ont incroyablement diminué depuis 2012, c’est grâce aux dons de ces partisans que le parti a pu survivre. De plus, la dette de l’UMP s’élève encore à 74,5 M€.
Erreur ou faute : Une nouvelle affaire pour Sarkozy ?
S’il y a eu des donateurs qui ont permis de relever le parti, en réalité, c’est tous les contribuables français qui y ont participé, du fait que 66% des dons deviennent des crédits d’impôt, alors que ces dons ont aussi servi a payer l’amende infligé à Nicolas Sarkozy. Hors quand ce dernier a fait appel de la décision du CNCCFP, le Conseil constitutionnel a confirmé cette amende sanction, en indiquant que le versement « présent[ait] le caractère d’une sanction ». Peut-on parler de sanction, si c’est le contribuable et les donateurs qui l’ont payé ? Les journalistes s’accordent pour dire que non, alors que certains affirme qu’il y a eu sanction, puisque le parti a utilisé une part de ses recettes pour régler l’amende. Mais on oubli l’existence d’un homme : Maître Philippe Blanchetier. Cet homme est l’avocat de l’UMP qui a affirmé à L’Express que « La pénalité personnelle n’est pas une amende, c’est une a sanction administrative. [De plus] Chacun a donné en connaissance de cause », est aussi l’avocat de Nicolas Sarkozy. L’on soupçonne alors un conflit d’intérêt potentiel. Quand le triumvirat à la tête du parti, notamment Fillon, hésite à mettre cette dépense dans les comptes du parti, Sarkozy appelle Alain Juppé pour lui rappeler que quand celui-ci a été mis en examen en 1999, pour plusieurs chefs d’accusations : abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêt, ce fut le parti de l’époque, le RPR, qui a pris en charge ses frais d’avocat. Il reste encore à savoir qui doit payer cette amende, puisque le trésorier payeur de Paris n’a pas encore encaissé le chèque en expliquant que « les 363.615 euros d’amende (montant estimé du dépassement des comptes de campagne, ndlr) sont une dette personnelle pour Nicolas Sarkozy. »
Les réactions des différents élus en cause
La publications des comptes ont été suivis de nombreuses accusations, porté contre les différents cadors du parti. Suite aux
« calomnies » formulées par le Journal Du Dimanche, Xavier Bertrand, « écœuré », a présenté mardi une facture à France Info, pour prouvé que c’est bien lui qui avait payé son réveillon de famille à Center Parcs à l’époque où il était secrétaire général du parti, pour contrer ce journal, qui affirmait que c’était l’UMP qui l’avait réglé. C’est le Canard enchainé qui vise aujourd’hui Rachida Dati, l’UMP lui aurait payé 10.000 € de factures téléphonique, 9.000 € de billet de train et 4.000 € de billet d’avion, alors qu’elle n’occupait plus de poste au gouvernement puisque c’était en 2013. L’intéressé accuse ces journalistes d’être des « voyous et délateurs qui balancent de manière calomnieuse des mensonges ». Elle se défend en disant que ces frais ne sont pas anormaux et incombent à ses fonctions de membre de l’opposition. Par contre, quand on lui demande par qui sont payés ses collaborateurs dans le cadre de ses fonctions d’élu, elle affirme qu’ils ne le sont pas par l’UMP et invite « par souci de transparence, […] que les membres du triumvirat disent par qui ont été et sont payés leurs collaborateurs. ».
La réaction de Jean-François Copé
L’ex-président de l’UMP a choisit le lendemain de la présentation officielle des dettes du parti, pour s’exprimer pour la première depuis sa démission. Il répond ainsi via Facebook aux attaques visant sa présidence. Il dénonce des « règlements de comptes personnels l’UMP inaudible ». Il invite ainsi ses pairs à rester souder pour ne pas risquer de « désespérer les français et de faire douter […] les militants ».
Les comptes de l’UMP, c’est une nouvelle affaire qui mine le parti, si ça continue, on va commencer à croire les rumeurs qui affirment que Sarkozy serait en train de construire un nouveau parti.