Cette pratique anglo-saxonne prend de l’essor depuis le début du gouvernement Macron, et s’avère être assez redoutable
Une technique d’intimidation
Cette pratique est populaire depuis un scandale qui avait eu lieu en 2009 concernant des notes de frais de parlementaires britanniques. Ces derniers se faisaient rembourser des frais qui n’avaient rien à voir avec leurs fonctions, le scandale révélé par le Daily Telegraph, avait poussé plusieurs parlementaires à donner leur démission. Depuis cette affaire, le « name and shame » (littéralement « Nommer et couvrir de honte » ou « blâmer ») est une pratique qui consiste à rendre publics les noms ou les identités de personnes ou d’entreprises accusées de comportements répréhensibles ou illégaux. Cette pratique est souvent utilisée dans les domaines de la protection des consommateurs, de l’environnement, du travail, des droits de l’homme, de l’égalité homme femme et de la santé publique.
Un fer de lance du gouvernement Macron
Le président Emmanuel Macron déjà en 2015, alors qu’il était ministre de l’économie, avait déjà publié le nom de cinq entreprises (dont Numericable et SFR) qui ne payaient pas leurs fournisseurs dans les délais. Lors de son discours à l’ONU le 21 septembre 2017, Macron a martelé : « On doit valoriser les opérateurs qui décident de jouer le jeu et en creux, dénoncer les opérateurs qui décident de ne pas jouer le jeu. » En effet depuis le 30 décembre dernier la DGCCRF dispose de nouveaux pouvoirs. Le décret en application depuis le 16 Août 2022 « permet à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de renforcer sa communication sur ses mesures d’injonction« . Elle peut désormais faire du « name and shame » sur les injonctions et les sanctions administratives.
Une arme redoutable contre la discrimination
Ce concept du « name and shame » s’inscrit dans la même logique que #Metoo ou #Balancetonporc, il s’agit de dénoncer pour mettre également fin à des politiques de recrutement discriminatoires ou non paritaires. Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, défend cette pratique qu’elle trouve utile et normale pour mettre fin aux discriminations. En 2018 elle avait dénoncé publiquement les entreprises « qui ont refusé de venir prendre part au rattrapage sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. » Parmi elles se trouvaient les entreprises Startorius Stedim Biotech et Maurel & Prom.