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La lutte contre le phénomène du « manspreading »

Le « manspreading » consiste pour une personne, très souvent un homme, à s’asseoir dans les transports en commun en écartant énormément ses jambes et en occupant ainsi plus que la taille d’un siège. Cet « étalement masculin » commence à être dénoncé dans plusieurs villes après avoir été relayé en masse sur les réseaux sociaux. 

 

Madrid agit contre le manspreading

Le terme est d’abord apparu aux Etats-Unis en 2014 avec une campagne lancée dans le métro de New York ayant pour but de bannir les comportements irrespectueux. Un collectif féministe espagnol, Mujeres en Lucha, a décidé de suivre le mouvement à Madrid et de réagir contre ce phénomène.

Ce collectif a donc lancé une pétition il y a deux semaines en relayant le hashtag #MadridSinManspreading afin de demander à la municipalité de mettre en place des panneaux anti-manspreading dans les transports en commun.

Succès pour les féministes car la pétition a obtenu plus de 13 000 signatures en peu de temps. Ces pictogrammes devraient donc être installés d’ici fin juin. De plus, d’après le quotidien Diario de Madrid, ces panneaux devraient se multiplier au sein de la ville de Madrid puis de la région entière. Un projet de loi a en effet été déposé le 6 juin dernier par le parti Podemos devant le parlement de la région de Madrid.

 

 

Vers l’interdiction du manspreading à Paris aussi ?

Les françaises (ou français) sont elles aussi très nombreuses à dénoncer ce comportement sur les réseaux sociaux.

L’association « Osez Le féminisme » avait déjà interpellé la RATP en 2014 afin de lutter contre les violences sexistes et le harcèlement dans les transports. En effet, 100% des utilisatrices de transports en commun ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle (d’après le HCEfh : Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes).  La campagne Take Back The Metro avait alors été lancée et, en 2016, des affiches de campagnes #Harcelementagissons ont vues le jour. Un numéro avait également été mis en place afin de signaler une agression sexuelle dans les transports gérés par la SNCF (par SMS au 31177).

Concernant le « manspreading » cependant, rien n’a encore été tenté. Contactés par 20 Minutes, le Stif (syndicat régional des transports) et la région Ile-de-France ont déclaré qu’il n’y a actuellement  » ni réflexion, ni prise de position sur le sujet ». La RATP, elle, n’a engagé aucune réflexion pour le moment.

Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole de l’association « Osez le féminisme », il est dommage de séparer les campagnes d’harcélement et de manspreading. En effet, elle souligne que le manspreading débouche parfois sur du harcèlement. Les deux ne sont donc pas forcément à distinguer dans les campagnes de lutte ou de prévention.

Pour Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris, le manspreading doit s’inscrire dans la prochaine campagne du Stif. Elle déclare en effet « Il faut agir globalement, sensibiliser et nous travaillons dessus. Les femmes ont le droit à une réelle égalité dans l’espace public et dans les transports » .

 

D’autres termes pour dénoncer le sexisme ordinaire

D’autres termes du même type ont vu le jour sur les réseaux sociaux afin de dénoncer le sexisme ordinaire et sont de plus en plus débattus. Le « mansplaining » (contraction de « man » et « explaining ») est par exemple utilisé. Il consiste pour un homme à se croire en devoir d’expliquer quelque chose à une femme, qui la concerne directement, et de le faire généralement de façon paternaliste ou condescendante.

On retrouve aussi le « manterrupting » (contraction de « man » et « interrupting ») qui fait référence au fait que les hommes coupent plus la parole aux femmes que l’inverse.

Une étude avait d’ailleurs été conduite durant le débat Trump/Clinton en 2016 par Jessica Bennett. Elle a alors relevé 40 interruptions de Clinton par Trump contre une seule de Trump par Clinton. La même chose avait été réalisée en France lors du troisième débat télévisé de la primaire de la droite et du centre de 2016. Nathalie Kosciusko-Morizet avait alors été interrompue 27 fois contre une moyenne de 10 pour les hommes soit presque trois fois plus.

 

Reste donc à savoir quelles mesures vont être prises afin de lutter contre le sexisme ordinaire, notamment dans les transports en commun.

 

Mexico a en tout cas souhaité aller plus loin en installant un siège particulier pour dénoncer les « frotteurs » du métro.

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