Dans un lycée qui autorise le port du voile, des lycéennes dénoncent une fouille abusive avant leurs épreuves du baccalauréat.
Le port des signes religieux autorisé pour les élèves venant du privé
Au lycée Méo high school (MHS), qui est un établissement hors contrat, le port du voile est autorisé. Des élèves musulmanes se sont donc présentées à leurs épreuves du bac voilées. Celles-ci avaient pourtant lieu au lycée Victor Hugo, un établissement public dans le 3ème arrondissement de Paris.
Or, même si ce lycée est public, les élèves venant du privé sont tout de même autorisés à porter des signes religieux. En effet, dans une note intitulée « Laïcité et examens », l’Education nationale reprend l’interdiction émanant de la loi de 2004 et rappelle qu’elle concerne « les élèves de l’enseignement public ». Pour ceux venant du privé, il leur incombe de « se soumettre aux règles d’organisation de l’examen qui visent notamment à garantir le respect de l’ordre et de la sécurité, à permettre la vérification de l’identité des candidats ou à prévenir les risques de fraudes» mais rien ne les interdit de porter des signes religieux.
Fouille abusive dénoncée sur Twitter
Certaines élèves du lycée hors contrat MHS avaient donc gardé leurs voiles en arrivant au lycée Victor Hugo. Cependant, là-bas, avant de pouvoir composer, les surveillants les auraient forcées à « soulever leurs robes ».
Cette fouille abusive a été dénoncée par une longue série de tweets de Randa, une des lycéennes l’ayant subie.
Il n’y a pas eu fouille ou corps et les surveillants n’ont pas touché ces élèves mais Randa dénonce le fait que seules celles qui étaient voilées devaient soulever leurs jupes, secouer leurs cheveux, même si d’autres filles portaient des robes ou des vestes.
La directrice du lycée MHS s’en indigne aussi car pour elle, cela constitue en une « rupture d’égalité avec les autres élèves », surtout que seulement sept d’entres elles sont concernées par les fouilles. Pour elle, « Vérifier les oreilles c’est normal, mais enlever les vêtements, leur demander de soulever les robes et les jupes, c’est inacceptable». Elle souhaite maintenant « monter un dossier » et va contacter le lycée Victor Hugo pour s’assurer que cette affaire ne restera pas sans suite.