Macron, le désormais candidat à l’élection présidentielle, mise sur la libéralisation de l’économie comme solution miracle pour la création d’emplois et la mobilité. Toutefois, quelques mois après l’adoption de la « Loi Macron », l’opération présente un bilan plus que négatif.
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La Loi Macron, c’est quoi ?
Portée par Macron, alors ministre de l’Économie, les « cars Macron » promettent un transport national de voyageurs par autocars à bas-prix. Elle aurait pour effet de désenclaver les territoires et d’offrir une complémentarité des modes transports, avec le rail et l’avion.
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Comment a-t-elle été mise en place ?
La Loi Macron est adoptée le 6 août 2015 par un 49 : 3, une disposition déjà utilisée pour passer en force la loi El Khomeri et qui permet d’adopter une loi en contournant le débat parlementaire. Créée à la suite de cette loi, la compagnie Megabus est la filiale française chargée de gérer les lignes de bus.
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Après un an et demi, combien d’emplois ont été créés ?
En juin 2015, Macron promet la création de 22.000 emplois. Aujourd’hui, le compteur bloque à 1430 embauches, dont 175 salariés menacés de perdre leur emploi chez Megabus d’ici à janvier. La raison : Megabus, d’abord adossée au groupe britannique Stagecoach, a été rachetée 30 millions d’euros au début de l’été par un autre géant du secteur, l’entreprise allemande Flexibus. Suite à la rupture de contrat, Stagecoach a tout simplement décidé de cesser son activité en France.
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Megabus, entre un actionnaire anglais et un donneur d’ordre allemand, ça marche ?
C’est mitigé. 3,8 millions de personnes ont été transportées dans les cars Macron en 2015. Mais les lignes non rentables ont été fermées ou raccourcies par Flexibus, au motif d’une baisse constante des réservations, accompagnée de suppressions d’emplois. C’est le résultat d’une politique ultralibérale et de la dérégulation totale du secteur.
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Que faut-il en penser ?
C’est l’un des axes qui agitent l’économie depuis longtemps. Les partisans du libéralisme économique prônent notamment la liberté du marché pour réguler les rapports économiques. L’objectif affiché est la rentabilité et la réduction maximale des coûts de productions. L’État doit intervenir le moins possible pour pallier aux défaillances du marché. Ce modèle, largement dominant aujourd’hui, se fait au détriment d’un modèle social solidaire, protecteur du travail et des droits individuels.