Elément encore inconnu du décor politique il y a cinq ans, Emmanuel Macron a su s’imposer au point de faire de son mouvement En Marche l’un des favoris pour la présidence. Il séduit des électeurs d’horizons différents, en ne se considérant ni de droite, ni de gauche et s’impose aujourd’hui comme un élément incontournable des prochaines élections.
Jeune, dynamique, Emmanuel Macron peut apporter un sang nouveau à une politique en perte de vitesse
En Avril 2016, Emmanuel Macron crée le mouvement En Marche, ni à droite, ni à gauche. Son mouvement compte aujourd’hui plus de 135.000 adhérents, certes l’adhésion est gratuite, mais témoigne d’un véritable engouement populaire. À ce nombre s’ajoutent 3.145 comités locaux et plus important : plus de quatre millions d’euros de dons.
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Pour les législatives de fin d’année, le parti présentera des candidats dans chacune des 577 circonscriptions du territoire. À l’aide de ces nouveautés, le mouvement d’Emmanuel Macron vise un public neuf. Le fait de n’appartenir à aucun parti est un réel avantage à son égard. D’autant plus lorsque depuis 47 élections d’affilées, les représentants ne font qu’appartenir aux partis connus (LR, PS, FN, Centre-EELV).
8000 personnes dedans, 8000 personnes à l’extérieur, 16000 personnes en tout. #LaFranceEnMarche #EnMarche #enmarchelyon pic.twitter.com/6XcyK0DtJ6
— Maxime Gillot (@Ptitsourire) 4 février 2017
Quant au point de vue du dynamisme, le ton de ses meetings donnent le La. Presque hystérique, il tranche à la perfection avec le calme des autres candidats. Il nous prouve sa détermination, sa fougue, dans des discours qui sont tout, sauf monotones. Son énergie se transmet et transcende. Ce qui se démontre progressivement dans les sondages où il est en constante hausse, au point d’être devenu il y a peu le favori pour la prochaine présidentielle.
Une expérience de l’économie prouvée
Tout d’abord conseiller de François Hollande, il va rapidement s’imposer dans le gouvernement. Cela en lieu et place du ministre de l’économie Michel Sapin (qui a repris les commandes depuis le départ de Macron). L’ancien banquier d’affaire chez Rothschild & Cie, avait d’abord été diplômé de l’ENA (École Nationale d’administration créée pour démocratiser l’accès à la haute fonction publique de l’État).
Du fait de son expérience dans la banque d’affaire internationale, où il était surnommé Le Mozart de l’économie, ainsi qu’au gouvernement, Emmanuel Macron se place comme un personnage capable de réformes réalistes, et non idylliques, sur le plan de l’économie. Interrogé par France Inter il y a deux jours, il faisait oublier son absence de programme par des mesures censées. Notamment une transformation du RSA (Revenu de Solidarité Active) pour accompagner le retour à l’activité ou une réforme en profondeur de l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune).
L’absence de programme, un point positif ?
Grand débat d’actualité, Emmanuel Macron ne possède pas de programme concret. À ce propos, il déclarait il y a peu ne pas vouloir en réaliser un. Dans son optique de moderniser la politique en vigueur, de la rendre plus accessible à tous les citoyens, le président du mouvement En Marche souhaite mettre en avant un contrat avec la nation. Ce contrat permettrait d’offrir aux citoyens une ligne directrice de la politique qu’il souhaite mener. À long terme, s’il en venait à être élu, cela l’aiderait à défendre son bilan. En effet, François Hollande ne cesse d’être mis en porte-à-faux quant au bilan de son programme de 2012.
«Emmanuel Macron n’a pas de programme»: vraiment? https://t.co/zM3LfWhn7c #politique pic.twitter.com/w2IZ0807zu
— L’important (@Limportant_fr) 26 janvier 2017
Cela permet aussi à Macron de se libérer, puisque ses propositions seraient bien moins attaquées lors d’un débat, et offriraient donc une plus grande crédibilité. Macron n’hésite pas à critiquer les programmes dans leur généralité, en soulignant le fait que Fillon ne cesse de modifier le sien sur de nombreux points.
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La politique européenne qu’il souhaite mener fera regretter aux britanniques le Brexit
Macron souhaite faire de l’Union Européenne une force. Longtemps décriée, il souhaite mettre cette association en avant. Dès les élections allemandes effectuées à la fin de l’année en cours, il souhaite construire un projet politique commun dont le point de départ serait la mise en place d’un ministre des finances de la zone Euro. Il souhaiterait par ailleurs instaurer une brigade commune pour lutter contre le terrorisme. Cela permettrait une mise en synthèse des renseignements, et à terme une possible police commune dédiée à la lutte contre le crime organisé et le terrorisme.
Sur le plan économique, il souhaite la mise en place d’un plan d’investissement européen bien plus puissant que le plan Juncker. Il n’oublie pas non plus la crise migratoire. Il souhaite réaliser un examen des demandes d’asile dans les consulats des pays limitrophes.
Vu des États-Unis. Avec Emmanuel Macron, l’Europe a trouvé son champion ?? https://t.co/E0UaLNCQ62
— En Marche ! Paris 10 (@EnMarcheParis10) 3 février 2017
Macron, enfin un politique avec un casier judiciaire vierge ?
Très loin des scandales dans lesquels sont impliqués ses rivaux, il peut se vanter d’avoir un casier vierge. C’est d’ailleurs une des mesures qu’il prône : la nécessité de ne pas avoir de casier pour accéder aux fonctions ministérielles. Sur ce point, il distance très largement ses principaux rivaux, de la tornade médiatique que subit le discret Fillon aux impayés de Le Pen.
Aucun candidat ne devra avoir de casier judiciaire ou avoir été condamné à une peine d’inéligibilité #Macron pic.twitter.com/KmXWP6L2H8
— BuzzFeed Politique (@BuzzFeedFRpol) 19 janvier 2017
Emmanuel Macron gagne, au fil de jours, en crédibilité. Il se rapproche petit à petit de l’Elysée grâce à une stratégie très bien rodée. Il incarne un personnage novateur, que ce soit dans son attitude ou dans sa politique, et permet à son mouvement En Marche de se placer comme l’un des favoris pour gouverner la France au cours du prochain mandat. Longtemps décrié, du fait qu’il soit le candidat des banques, et non du peuple français, il évolue et rassemble. Il incarne simplement et légitimement le ras-le-bol général qui entoure les partis politiques au pouvoir actuellement.
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