Vincent Bolloré a été mis en examen après que son groupe ait été visé par une enquête sur ces activités en Afrique. Bolloré y réalise un quart de son chiffre d’affaires et emploie 25.000 personnes sur le continent. Mais que fait-il réellement sur le continent ?
Le siège du groupe Bolloré Africa Logistics a été perquisitionné vendredi à Puteaux. Dans le viseur de la justice française, les conditions d’octroi des concessions des ports de Conakry en Guinée, mais également du port de Lomé au Togo. Les juges Serge Tournaire et Aude Buresi soupçonnent le groupe français de corruption d’agent public étranger. Le patron Vincent Bolloré a depuis été mis en examen. Mais que fait-il en Afrique ?
Le contexte
Depuis environ 30 ans, Vincent Bolloré et ses conseilleurs on fait de l’Afrique un axe de développement majeur. Cette branche fonctionne elle réalise un chiffre d’affaires similaire que la branche énergie du groupe : 2,5 milliards d’euros. Cela représente le quart de son chiffre d’affaire global.
Pour générer autant de retombées, le groupe emploie 25 000 personnes sur le continent. Il s’appuie sur les ports d’Afrique de l’Ouest. Le groupe Bolloré en gère 16 aujourd’hui. Parmi eux ceux de Conakry et de Lomé.
Les soupçons de conflit d’intérêt
Selon Le Monde, « Les policiers se demandent si le groupe du milliardaire breton a utilisé son bras publicitaire Havas pour faciliter l’obtention de la gestion des ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo ». Ainsi, selon le quotidien le problème se résume de la façon suivante :
Les enquêteurs s’intéressent à Francis Perez. S’il gère une société d’hôtellerie et de jeux très implantée en Afrique, il comptedans ses relations Jean-Philippe Dorent. Le cadre dirigent de Havas se serait impliqué dans la campagne présidentielle guinéenne du candidat Alpha Condé en 2010. Or Havas est détenu à 60% par Bolloré. L’accusation est simple et démentie par l’avocat du groupe Bolloré : « Le groupe n’est nullement partie ou impliqué dans cette information judiciaire », sous-entendre qu’il réfute « toute corrélation entre entre la gestion de la campagne présidentielle d’Alpha Condé par Havas et l’obtention de la gestion du port de Conakry ».
À l’époque, une bataille à la française
Il y a 5 ans, deux entreprises s’étaient acharnées l’un contre l’autre pour obtenir l’attribution de la gestion de port de Conakry. Avec le recul, c’est aussi l’adversité dans laquelle se trouvait le groupe Bolloré qui crédibilise les soupçons avancés par la justice.
Alors que Necotrans avait obtenu en 2008 la concession du terminal à conteneurs du port pour une durée de 25 ans, le logisticien hexagonal s’était vu résilié le contrat le 8 mars 2011. Quelques jours plus tard, les eaux guinéennes s’offrent au groupe Bolloré. « C’était une décision unilatérale et violente du président Alpha Condé. Du jour au lendemain, les forces de sécurité guinéennes ont délogé les uns pour faire de la place aux autres » selon une source proche de l’affaire. Si les deux groupes se sont depuis unis pour contrer l’offensive des groupes asiatiques ou des pays du Golfe sur leurs plate-bandes, nul doute qu’il sera intéressant de découvrir quels secrets ont été enfuis dans les eaux troubles du continent originel.