Le vainqueur du concours de la Meilleure baguette de Paris, Makram Akrout, est suspecté de relayer des propos islamistes sur les réseaux sociaux. Il ne livrera finalement pas l’Elysée.
Coup dur pour le meilleur boulanger de Paris. L’Elysée l’a annoncé au Parisien ce lundi, Makram Akrout n’aura pas l’honneur de livrer ses baguettes tradition à la table du président. « Ce n’est pas prévu. L’Élysée n’a pas pris contact avec ce monsieur […] Ce n’est pas automatique que le lauréat de la meilleure baguette de Paris livre l’Elysée » a annoncé le palais présidentiel.
Pourtant l’histoire était plutôt belle jusque là. Sans-papiers durant six ans, le Tunisien Makram Akrout devient l’un des meilleurs boulangers de la capitale. Il est, par la suite, naturalisé français et devient gérant de sa propre boutique « Les boulangers de Reuilly« . Samedi dernier, il s’impose en remportant le prestigieux concours de la meilleure baguette de Paris. Un prix qui, traditionnellement, le désigne comme fournisseur de pain à l’Elysée, comme le rappelle ce tweet datant du 25 septembre.
Absent pour récupérer sa récompense sur le parvis de Notre Dame, ce dernier avait récupéré le titre par le biais de son meunier qui le représentait.
Accusé de relayer des messages « haineux » contre la France
Peu de temps après la révélation de son prix au grand public, Makram Akrout s’est fait harceler et menacer sur les réseaux sociaux. Plusieurs sites d’extrême droite déclarent que le boulanger aurait relayé des posts « haineux » de sites et d’auteurs islamistes, tels que « la France encourage la propagation du vice et l’éloignement des valeurs islamiques en Tunisie pour protéger ses intérêts coloniaux » ou encore « Nous avons pleuré pour Charlie Hebdo et pour Notre-Dame mais en France, ces chiens ne pleurent pas lorsqu’on se moque du maître de la création, Allah« .
De son côté, le lauréat a assuré aux représentants du syndicat de la boulangerie « que son compte Facebook avait été piraté« . Son avocate, Sylvia Lasfargeas déclare au Figaro qu’il « a pu partager dans le passé des contenus publiés sur les réseaux sociaux sans en saisir toute la teneur« . Néanmoins, elle précise qu’il est victime d’une campagne « nauséabonde« , se refusant dans un premier temps à commenter des « copies d’écran qui viennent de l’extrême droite et que Monsieur Akrout conteste« .