Beaucoup de demandeurs d’asile ayant fui la misère des zones de guerres (principalement la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan) et qui cherchent à s’installer en Australie finissent à Manus Island en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cette île accueille un des nombreux centres de détentions off-shore où environ 2000 demandeurs d’asile sont emprisonnés. Cette île, où une révolte a éclaté dans le camp de rétention des immigrés clandestins le 17 février 2014 faisant 70 blessés et un mort, est devenu le symbole de la face cachée de l’immigration australienne.
Voici le message qui est au cœur de la politique de la politique australienne « Solution du Pacifique » concernant les demandeurs d’asile : vous pouvez chercher à commencer une nouvelle vie au sein de l’un des pays les plus riches du monde, mais vous échouerez dans l’un des pays les plus pauvres du monde …
« SOLUTION PACIFIQUE » : INITIÉE EN 2001 ET REPRISE EN 2012
C’est en 2001 que le camp de détention de Manus Island a été construit dans le cadre de la « Solution Pacifique », politique qui fut mise en place à la suite de l’affaire « Tampa » : un bateau norvégien avait porté secours à des réfugiés indonésiens et s’était vu refuser l’entrée sur le territoire australien malgré le droit maritime. Ainsi, en échange d’une aide au développement, le gouvernement australien a convaincu le gouvernement de Papouasie d’accepter les migrants sur leur territoire.
Fermé en 2007, le camp de Manus Island a été rouvert en novembre 2012 par le gouvernement travailliste de Julie Gillard et la loi du 19 Juillet 2013 a validé cette décision : tout demandeur d’asile devra transiter en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans l’attente du traitement de son cas et aucun ne pourra séjourner en Australie ensuite.
DES CONDITIONS DE VIE INHUMAINES
A la suite de ce rapport, l’ONU a immédiatement dénoncé la politique australienne qui est illégale car l’Australie a signé la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 dont l’article 31 oblige les signataires à garantir l’accueil des demandeurs d’asiles qui fuient des persécutions. Mais le gouvernement australien utilise la même défense que les américains concernant Guantanamo. Le camp est hors du territoire national, ce qui décharge l’administration australienne. Et il avance également une raison humanitaire : pour éviter les noyades en haute mer, il faut empêcher les clandestins de rejoindre l’Australie par bateaux.
En définitive, la population australienne reste, comme son gouvernement, très hostile à l’immigration clandestine, et peu informée de ce qu’il se passe sur Manus Island. En effet, selon un sondage conduit par le Lowy Institute, 71% des australiens soutiennent la politique du gouvernement.