Alors que le débat parlementaire sur la loi sur le « mariage pour tous » a débuté hier après-midi à l’Assemblée Nationale, les opposants au projet ont mené des actions « chocs » tout au long de la journée. La plus frappante voire la plus choquante reste celle de l’institut Civitas qui a organisé une prière dans la rue devant l’Assemblée Nationale. Des heurts ont éclaté entre des députés socialistes qui venaient voir ce qu’il se passait et les forces de l’ordre.
Une provocation de plus
Les catholiques intégristes étaient entre 200 et 300 à prier à genoux devant le Palais Bourbon. Opposant des premières heures à la loi sur le mariage gay, Civitas avait lancé un appel pour manifester contre « les forces du mal » et cette réforme « contre nature ». Sur les banderoles des intégristes on pouvait lire « Oui à la famille, non à l’homofolie » ou encore « Le mariage, 1 homme et 1 femme ».
« Je vous salue Marie pleine de grâce. Priez pour nous pauvres pécheurs. Ainsi soit-il. Alléluia ! »
Au-delà de cette manifestation qui n’a rien de surprenante c’est surtout la prière dans la rue qui a choqué, les manifestants se croyant dans un lieu de culte et non pas devant un bâtiment symbole d’une République laïque. De plus, la loi interdit strictement les cérémonies religieuses dans la rue.
C’est ce que n’a pas hésité à dénoncer dans un communiqué, le député socialiste Yann Galut qui parle « d’initiative illégale et anti-républicaine« . Le président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Christain Jacob, a également montré son opposition « Il y a des lieux appropriés pour le culte, la rue n’est pas un lieu approprié« .
Des députés socialistes bousculés par les forces de l’ordre
La manifestation de Civitas était bien entourée par les CRS qui étaient venus en force. Pourtant, les débordements que l’on pouvait craindre n’ont pas eu lieu avec les intégristes mais avec des élus socialistes.
Assourdis par les prières, les députés voulaient aller voir de plus près ce qu’il se passait avant d’être stoppés fermement par les CRS qui leur bloquaient le passage. Après, quelques minutes d’échos fourrés les élus rebrousseront chemin tout en affirmant qu’ils demanderont des comptes au préfet de Paris.
Si on peut s’étonner que des députés de la majorité présidentielle soient repoussés par les forces de l’ordre, il est légitime de se demander pourquoi le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, n’est pas intervenu pour défendre les membres de son parti. Un député affirmait d’ailleurs que les CRS avaient reçu « l’ordre d’empêcher les parlementaires de circuler« .
Un épisode qui risque malheureusement de ne pas être le dernier, les opposants au « mariage pour tous » ayant prévu de manifester le 2 février prochain même si l’on peut espérer que la manifestation se déroule pacifiquement.
Robin Moreau