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Marseille, ville de la violence ?

Attention, on n’est pas dans Plus Belle la Vie là.  Marseille, ça ne se résume pas seulement aux aventures du gentil petit cuisto à l’accent chantant, qui fait tranquillement mijoter la bouillabaisse pour les habitants du quartier. Marseille, ça ne se résume pas non plus aux malheurs du serveur gay, compléxé parce que ses mollets sont un peu trop maigres, ou ses pantalons couleur moutarde pas bien repassés. Non, la cité phocéenne doit actuellement faire face à des problèmes autrement plus graves. Ces derniers jours, tous les quotidiens nationaux ont attribué au moins une fois le sésame de la violence à la capitale des Bouches du Rhône. « Marseille à feu et à sang », « Marseille ou la guerre des gangs… ». Est-ce la tendance au sensationnalisme qui pousse les médias à se focaliser autant sur la cité marseillaise ? Ou il y a t-il vraiment lieu de s’alarmer ?

Du négationnisme de la violence

« Violence sans fin à Marseille ». Voilà ce qu’a titré en « Une » La Provence, après la découverte d’un corps calciné retrouvé à Septèmes, non loin de la cité phocéenne. Depuis début 2011, la ville de la culture en 2013 connaît un pic d’insécurité ahurissant, puisque environ vingt-six agressions sont comptabilisées chaque jour.
D’autre part, si l’on choisit de se concentrer sur les règlements de compte, qui font et défont la réputation du milieu marseillais, on en est à une quinzaine depuis le début de l’année. Suffisant pour envoyer l’armée, selon le souhait de la sénatrice Samia Ghali ? Indéniablement, non. Car, pour que l’armée se voit octroyés les pouvoirs de police, le président de la république et le conseil des ministres doivent décréter l’Etat de siège. A la demande de la sénatrice, le ministre de l’Interieur Manuel Valls rétorque « qu’il n’y a pas d’ennemi intérieur ». Pas d’ennemi intérieur, vraiment ? L’ancien directeur de la communication de François Hollande essaierait-il de nous faire avaler que le milieu marseillais n’a jamais existé ? Ou encore, que chaque jour, les policiers ne font pas la guerre aux délinquants ? Entre vouloir envoyer l’armée, et nier « l’existence d’un ennemi intérieur », il s’agirait peut-être de trouver un juste milieu, et de s’interroger peut-être d’abord, sur la nature des règlements de compte.

 La violence à Marseille, c’est nouveau ?

Pourquoi le débat public se focalise t-il subitement sur le problème de la violence à Marseille ? Car en réalité, cela fait plus de trente ans que la cité phocéenne est sur la plus haute marche du podium en terme de règlements de compte. Il faudrait plutôt donc chercher du côté des enjeux de ces règlements de compte, qui eux, ont indéniablement évolué. Guerre du shit, trafics de « kalach », blanchiment d’argent…. Nul doute que le conseil interministériel, réuni à la demande de Jean-Marc Ayrault ce jeudi 6 septembre, aura du pain sur la planche. Et nul doute également, qu’il ne se laissera pas « berner » par des paroles qui tendent à la propagande, celles de Jean-Claude Gaudin pour ne pas le citer, qui affirme jeudi que « Marseille n’est pas une ville pourrie » gangrenée par la violence, ou celles du préfet délégué Alain Gardère, qui déclare sur RTL que « Marseille est une ville paisible ». Si vous en doutez, allez demander aux habitants de la cité phocéenne s’ils considèrent que l’insécurité n’est pas leur pain quotidien.

Petite parenthèse qui parlera sans doute aux plus footeux d’entre vous. Le semaine dernière, l’Olympique de Marseille a annoncé officiellement l’arrivée du milieu international anglais, Joey Barton. Un joueur, réputé pour ses frasques, ses effroyables coups de sang et une tendance bien exacerbée à la baston. Il y a deux jours, la directrice marketing de l’OM, toute heureuse de voir les ventes de maillots décoller en raison de la « renommée » du joueur, déclare que « Barton, c’est l’ADN de Marseille ». L’ADN de Marseille se résume donc à un joueur qui n’a pas hésité à planter un cigare dans l’œil d’un gamin de seize ans, et à défigurer l’un de ses coéquipiers à l’entraînement. Judicieux, en ces temps qui courent ? Permettez-moi d’en douter.
Marseillais, à l’occasion, pensez aussi à soigner votre communication.

 

Tristan Molineri

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