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MAUD BAILLY : « Nous avons un devoir de transmission chez ACCOR »

Bonjour à tous et aujourd’hui dans Tout pour réussir je reçois Maud Bailly, Chief Digital Officer de chez Accor et qui a déjà connu plusieurs vies professionnelles… Diplômé de l’ENA et l’ENS, Maud Bailly a été directrice des trains à la SNCF puis chef du pole économie à Matignon (gouvernement Valls), Maud Bailly est aujourd’hui CDO au sein du ACCOR.

Bonjour Maud, Chief digital officer chez Accor, ça consiste à quoi ?

Mon poste de CDO (ndlr : chief digital officer) recouvre plusieurs secteurs clés dans le cadre d’une transformation. Le premier c’est la data c’est à dire tout ce qui est autour de la donnée, le deuxième c’est les systèmes d’information…Ensuite j’ai tout ce qui est à trait à l’expérience client au sens large : CRM, Marketing digital, centre d’appels mais aussi programme de fidélité qui est profondément repensé avec le lancement de ALL, toutes les solutions apportées aux hôtels…Il y’a aussi la direction produit qui est essentielle à l’ère de l’usage du digital. Et puis aussi le réseau des ventes et de la distribution.

Cela fait beaucoup boulot…A quoi ressemble votre journée type chez Accor ?

Il n’y a pas vraiment de « journée type » car tout dépend si l’on parle de ma journée en France ou à l’étranger car mon périmètre couvre 100 pays et 5 principales régions. En gros, ma journée commence lorsque je suis dans le taxi, au téléphone, avec mon super assistant Julien qui me rappelle ma journée. Ensuite, je commence à lire les 50000 mails que j’ai dans ma boite de réception…Après, je fais des réunions en One-to-One avec mes collaborateurs parce que je crois beaucoup à l’importance du management et du suivi du collectif. Ensuite, je peux aussi avoir ce qu’on appelle des réunions thématiques…ça peut être une réunion où l’on va parler de l’intégration d’une nouvelle marque etc…réunion sur le lancement de ALL par exemple (Accor Live Limitless)…qui est notre nouveau programme de fidélité qui sera actif d’ici la fin de l’année. Ça peut être aussi la rencontre avec des étudiants car chez Accor, nous sommes très engagés dans le recrutement…Raconter notre secteur de l’hôtellerie et de transmission…Nous avons un devoir de transmission chez le groupe Accor. Faire aussi des tables rondes avec les directeurs d’hôtels, recueillir les feedback sur le terrain…Enfin le soir, je rentre chez moi sur les rotules mais ravie malgré quelques coups de stress dans la journée.

Un peu de sport peut être durant la journée ?

Le sport c’est plutôt le week-end…Je m’étais inscrite à la salle de sport d’Accor mais je crois que j’y suis allé deux fois en deux ans et demi donc mon assistant a enlevé mon abonnement.

Quel type de manager êtes vous au travail ?

Je crois que je suis un manager très exigeant. J’espère être aussi très bienveillante. Je dis toujours à mes équipes qu’elles sont en sécurité avec moi. J’aime les valoriser, d’accompagner leur potentiel, de les mettre en avant…Lors de mes présentations en Comex devant mes pairs avec notamment Sébastien Bazin, il m’arrive d’emmener mes équipes à mes cotés. Je trouve cela important pour accroitre leur visibilité ou leur dire merci. 

Précédemment, vous étiez directrice des trains à la SNCF…Comment passe-t-on des trains aux hôtels ? 

Par une rencontre…J’étais à un diner professionnel et dans le cadre de ce diner, j’ai eu la chance de rencontrer Sébastien Bazin (ndlr : PDG de chez ACCOR). Rien ne me prédestinait à aller chez Accor…A ce moment là, j’étais même en discussion avec une autre entreprise orientée technologie pour prendre un poste de direction générale et puis en rencontrant Sebastien Bazin, il y’a eu une forme d’accroche en terme de valeurs, de vision de transformation…Je dis toujours à mes équipes qu’il faut choisir un job en fonction de deux critères :

  • Il ne faut pas être allergique au cœur de métier,
  • Il faut choisir son N+1, important en terme de valeurs, de visions etc…

Quelles souvenirs gardez-vous de votre passage à Matignon (époque Manuel Valls) ?

Je garde le souvenir toujours ému de l’entrée dans la grande cour du 57 rue de varenne avec en haut à gauche, la déclaration des droits de l’homme gravée sur le mur. Ce que je vivais là bas était extraordinaire. J’y ai travaillé deux ans et j’étais en charge des affaires économiques et digitales. J’ai toujours eu une forme d’émerveillement, de me dire que c’était exceptionnel, qu’il fallait que j’en profite et que je fasse de mon mieux.

Etes vous resté en contact avec l’ancien premier ministre Manuel Valls ?

Oui ! J’ai déjeuné avec lui l’année dernière. On ne se voit pas tout le temps mais j’ai toujours plaisir à le revoir. J’ai gardé beaucoup d’admiration et de respect pour le premier ministre.

Comment se fait-il que vous soyez quasi absente des réseaux sociaux ?

Je suis sur Linkedin. Je n’ai pas de community manager donc les posts ce sont les miens…les réactions…Ce sont les miennes…Je ne suis pas sur les réseaux sociaux car cela prend un temps dingue pour s’en occuper soi-même…Je veux que ça soit une parole qui soit la mienne… Je n’aime pas beaucoup l’anonymat des réponses dans les réseaux sociaux. Je trouve qu’il y a une forme de gratuité qui peut être dangereuse.

Quelles sont vos hobbies lorsque vous ne travaillez pas ?

Passer du temps avec ma famille, déjeuner avec ma mère, voir mes amis qui sont tous formidables…Voyager, faire de la danse et DORMIR !!!

Ah oui…Vous dormez beaucoup ?
Oui…Je suis une très grosse dormeuse…Ce qui est très drôle c’est que les gens pensent que dans ces jobs là, tu dors 4-5 heures…Moi, pas du tout ! J’adore dormir !

Où voyez vous votre avenir dans les dix prochaines années ?

Lorsque j’étais petite mon métier de rêve, c’était chirurgien de la main. On ne peut pas dire que j’ai eu du flair(rires…) Si on m’avait dit lorsque j’étais à l’inspection des finances que j’aurais fait chef de gares, chef du pôle économie et digitale chez le premier ministre puis CDO chez Accor, je pense que j’aurais doucement ricaner ou pris les gens qui disaient ça pour des fous…Ma mère a une phrase très jolie qui dit que : « La vie a plus d’imagination que nous » Nous sommes dans un monde du travail qui change tellement vite, qui est fait de tellement d’opportunités, qu’il faut rester à la fois humble et très ouvert. A l’avenir, ce que j’aimerais garder c’est du management, de la transformation, une dimension opérationnelle et aller encore plus loin dans un domaine qui me tient à cœur : pédagogie et éducation. Aujourd’hui, j’essaie de donner pas mal d’enseignements bénévoles parce que j’y crois beaucoup…Je pense que tout part de l’école…Peut être garder cette dimension managériale, transformation et aussi transmission et éducation…Mais ça, Il y’a que l’avenir qui nous le dira !

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